L'entreprise Vertbaudet est accusée par la CGT et l'inspection du travail d'avoir enfreint le droit de grève sur son site de Marquette-lez-Lille, où un mouvement social perdure depuis le 20 mars. La direction, qui dément les faits, a été entendue ce 25 avril par le tribunal de Lille.
Accusés d'avoir enfreint un droit institutionnel, les dirigeants de Verbaudet ont été entendus au tribunal de Lille ce mardi 25 avril en début d'après-midi. Depuis le 20 mars, les salariés du site de Marquette-lez-Lille sont en grève pour demander une revalorisation pérenne des salaires. Une grève que Vertbaudet aurait tenté de casser, selon la CGT et l'inspection du travail.
Le 7 avril, dans une communication officielle, celle-ci estime que l'entreprise Vertbaudet a illégalement eu recours à des intérimaires pendant un mouvement de grève du personnel.
Dans le courrier, l'inspection du travail atteste que "pour la période du 27 au 31 mars 2023, 43 salariés intérimaires étaient en poste avant le début du conflit ; 84 intérimaires ont été recrutés pour remplacer 82 grévistes." Un procédé strictement interdit dans le cadre d'un conflit social.
"On est très optimistes sur le rendu"
Après l'audience, la direction de Vertbaudet, qui nie ces accusations, a voulu dans un communiqué "réaffirmer son plein respect de la législation, du droit de grève". Selon l'entreprise, le recours aux intérimaires s'inscrit dans le cadre d'une pratique régulière, lié à un accroissement de l'activité et "limité au remplacement de salariés non-grévistes".
La CGT, à l'accusation, estime de son côté que la direction "a ramé". "On a bien senti pendant l'audience la fébrilité du camp adverse. Nous avions dans la balance ce procès-verbal de l'inspection du travail, la direction a essayé de remettre en cause ce contrôle. On est très optimistes sur le rendu qui sera donné. En attendant, notre grève a été reconduite ce soir", réagit Samuel Meegens, l'un des dirigeants de l'union locale CGT de Tourcoing.
Le tribunal de Lille a décidé de son côté de repousser sa décision au 4 mai.
Un contexte de tension après six semaines de grève
Les salariés grévistes, eux, étaient réunis devant le tribunal pendant l'audience, pour montrer leur détermination, aux cris de "Gloire aux grévistes".
L'audience s'est déroulée dans un contexte de tensions accrues entre le syndicat et les instances dirigeants. Si la grève continue d'être menée par la CGT, ils ne sont pas suivis par les syndicats majoritaires FO et CFTC.
Le 11 avril, sur le piquet de grève, des personnes "extérieures à l'entreprise" ont pénétré de force les locaux de Marquette. La direction a porté plainte pour des dégradations, des menaces et des violences physiques. Des accusations que la CGT dément fermement.