Grève à Vertbaudet : la direction porte plainte pour des violences à l'entrepôt de Marquette, la CGT dément

Des salariés de Vertbaudet, travaillant sur le site de Marquette-lez-Lille (Nord), entrent dans leur quatrième semaine de grève. Objectif : obtenir une revalorisation de leurs salaires. Mais la situation se serait tendue dans l'après-midi du mardi 11 avril.

Tout a commencé aux alentours de 16h30. La sortie d'un camion de l'entrepôt de Vertbaudet, situé à Marquette-lez-Lille, a été "bloqué par des personnes présentes sur le piquet de grève", selon la direction qui aurait appelé un huissier et la police pour constater l'infraction.

La situation se serait alors tendue par la suite. 

Plus d’une quarantaine de personnes extérieures à l’entreprise et se réclamant de la CGT ont alors envahi le site et pénétré dans l’entrepôt en usant de la force.

Direction de Vertbaudet

Communiqué de presse

Toujours selon la direction, "les pompiers sont intervenus sur place pour porter secours à une salariée en état de choc." D'autres salariés "choqués", ont été autorisés à rentrer chez eux.

La direction de Vertbaudet "condamne" ces faits et précise "bien faire la distinction entre les grévistes et les personnes ayant participé à cette action, qui n'appartiennent pas à l'entreprise."

D'après le service de communication, une plainte a été déposée pour dégradations, menaces, violences physiques et violation de propriété privée. 

Des accusations démenties par la CGT

"L'entrée des camions et le piquet de grève sont dos à dos. Nous, nous étions de l'autre côté donc on n'a pas trop regardé", explique Manon Ovion, déléguée CGT présente sur le site depuis le début de la mobilisation, le 21 mars dernier. "Je n'ai pas entendu dire qu'il y avait eu des violences", ajoute-t-elle. 

Samuel Meegens, un des dirigeants de l'union locale CGT de Tourcoing, était sur place au moment des faits. "Des camarades CGT et des personnes extérieures, qui veulent apporter leur solidarité aux grévistes, étaient présents. Spontanément, ils ont choisi de manifester dans la cour de Vertbaudet", reconnait-il.

Il dément toutefois formellement l'usage de la force : "Certains ont simplement crié des slogans tels que "gloire aux grévistes" ou "augmenter les salaires". Les policiers sont arrivés à ce moment-là. Un rideau s'est ouvert donnant vue sur l'atelier et une conversation s'est engagée avec la direction. Puis, il y a eu du gaz et ils ont reculé."

Une personne, visiblement d'origine belge et venue supporter le mouvement, a publié cette vidéo sur Tik Tok. Celle-ci a ensuite été partagée sur le compte Facebook de la CGT Tourcoing.

Sur ces images, il est possible de voir des manifestants à l'entrée de l'entrepôt. 

La grève s'enlise à Vertbaudet

Pour rappel, le mouvement de grève des salariés de Vertbaudet a débuté il y a plus de trois semaines. À l'appel de la CGT, des dizaines de salariés se relaient devant le site pour protester et réclamer une augmentation de leurs salaires. 

FO et CFTC, deux syndicats majoritaires de l'entreprise, ne soutiennent pas cette grève et ont signé l'accord des NAO (négociations annuelles obligatoires).

Ce mercredi 12 avril, une nouvelle réunion a été organisée "pour essayer de trouver une sortie". La direction indique avoir proposé de "lisser le 13ᵉ mois sur l'ensemble des mois plutôt que sur trois mois". Insuffisant pour la CGT qui a quitté la table : "nous ce qu'on veut, c'est une augmentation de salaires", martèle Manon Ovion. 

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