La grève s'enlise à Vertbaudet après trois semaines de mobilisation pour la revalorisation des salaires

Depuis trois semaines, une centaine de salariés du site logistique de l'entreprise textile Vertbaudet à Marquette-lez-Lille sont en grève. Ils réclament une augmentation de leurs salaires.

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Ils sont payés au SMIC, ou à peine plus. Pour certains salariés du site logistique de Vertbaudet, à Marquette-lez-Lille, cette situation n'est plus acceptable. À l'appel de la CGT, une centaine de salariés se sont mis en grève et depuis trois semaines, ils se rassemblent devant le site pour protester.

Au début de la mobilisation, le 21 mars dernier, ils étaient une centaine à se relayer pour bloquer l'entrée des véhicules au site de l'entreprise textile. Depuis l'arrêt du blocage, qui aura duré une semaine, la grève se poursuit. Si pour le moment seuls des salariés de l'entrepôt sont mobilisés, dans un communiqué, la CGT indique qu'elle envisage d'étendre la grève aux magasins Vertbaudet. 

"On ne s'en sort pas !"

Pour Manon Ovion, déléguée CGT, ces conditions de rémunération ne sont plus supportables.

Notre salaire n'a pas bougé. On subit l'inflation comme tout le monde. On a besoin d'argent pour arrêter de survivre ! On ne s'en sort pas ! 

Manon Ovion, déléguée CGT à Vertbaudet

Pour cette déléguée, la demande est simple : "On voudrait avoir notre salaire brut en net". Cela représente une augmentation de 20%. 

Cette grève n'est pas soutenue par les syndicats majoritaires de l'entreprise : Force Ouvrière et CFTC. Ces deux syndicats, qui représentent à eux deux 63% des 1100 employés du site, ont signé l'accord des NAO (négociations annuelles obligatoires) .

Une augmentation sous forme de primes

De son côté, la direction affirme que les salariés ont été augmentés de 6%. L’accord prévoit une prime exceptionnelle pouvoir d’achat de 650 euros et une prime annuelle de 300 euros. "Cette prime sera versée systématiquement et à 100% des gens, dès le début de l'année, sans avoir à attendre mensuellement, détaille Stéphan Fertikh, le directeur des ressources humaines (DRH).

C'est un système bien plus favorable que le bénéfice d'une augmentation générale. On a pris l'engagement que cela soit pérennisé sur les années à venir. 

Stéphan Fertikh, DRH à Vertbaudet

Toutefois, les grévistes contestent l'analyse, expliquant que ces primes ne peuvent pas être considérées comme une augmentation de salaire car le taux horaire reste le même.

Bien que son syndicat ait signé les NAO, Alexandre Melahieu, délégué à la CFTC "comprend" pourquoi certains font grève. 

C'est vrai que quand on a 44 ans d'entreprise et que son salaire est au SMIC, on peut être d'accord pour dire que ce n'est pas suffisant.

Alexandre Melahieu, délégué CFTC

Il poursuit : "Nous, on considère qu'avec ces négociations, on a pu mettre 1150 euros sur la table pour ces personnes-là. Certes, ce n'est pas une augmentation de salaire, mais c'est quand même de l'argent qui rentre dans la poche pour au moins payer quelques courses, faire le plein d'essence et essayer de continuer à vivre."

Les salariés grévistes promettent de continuer à se mobiliser tant que la direction n'accédera pas à leur requête. "On ne lâchera rien", assure Manon Ovion.

Vendredi 7 avril, une réunion de conciliation est prévue avec la direction du site de Marquette-lez-Lille.

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