Depuis lundi matin, des salariés grévistes de Vertbaudet bloquent les entrées et les sorties du site logistique de l’entreprise textile à Marquette-lez-Lille (Nord). Une action à l’appel de la CGT qui dénonce l’absence d’augmentation des salaires à l’issue des négociations annuelles avec la direction.
Les palettes brûlent depuis ce lundi matin 4h devant l’entrée du site logistique de Vertbaudet à Marquette-lez-Lille (Nord). Selon la CGT, à l’origine du mouvement, ce sont près d’une centaine de salariés qui se relaient pour bloquer les entrées et sorties de camions : "Les membres de la direction peuvent rejoindre leur bureau à pied, mais aucun véhicule ne pénètre sur le site", explique Manon Ovion, déléguée CGT chez Vertbaudet.
Les banderoles des manifestants sont claires : "Augmentez nos salaires, pas l’âge de la retraite !". Car cette action de blocage fait suite aux NAO (négociations annuelles obligatoires) sur les salaires qui ont eu lieu en février : "On nous a proposé une augmentation de 0%, alors que l’entreprise se porte bien, c’est une blague ou quoi ?", dénonce Manon Ovion. "Nous sommes beaucoup de femmes seules avec enfant dans l’entreprise, et nous sommes frappées de plein fouet par l’inflation." Parmi les grévistes, beaucoup sont préparatrices de commandes, rémunérées au SMIC. D’autres travaillent au service relation clients de l’entreprise nordiste spécialisée dans les vêtements pour enfants.
Pourtant, les syndicats majoritaires dans l’entreprise ont signé l’accord sur les salaires proposé par la direction. C’est le cas de Force ouvrière et la CFTC qui représentent à eux deux 63 % des 1100 salariés de Vertbaudet. "On ne s’associe pas du tout à ce mouvement de grève", déclare Rudy Vandenameele, délégué FO. "Certes, les négociations salariales ont été compliquées, mais on a finalement obtenu des garanties satisfaisantes." L’accord prévoit notamment une prime exceptionnelle pouvoir d’achat de 650 euros, une prime annuelle de 300 euros ou encore une journée de congé supplémentaire pour les salariés dont l’ancienneté est supérieure à 20 ans. "Nous avons signé cet accord parce que la grande majorité des salariés de l’entreprise nous l’ont demandé", ajoute Rudy Vandenameele.
Pour la direction du groupe, que nous avons pu contacter, ce blocage s’inscrit davantage dans le mouvement social d’opposition au projet de réforme des retraites du Gouvernement. Elle assure qu’au sein de l’entreprise, "le dialogue social est serein et constructif". Pour la direction, "seule une trentaine de salariés grévistes participent au blocage. La plupart des personnes qui bloquent l’entrepôt ne sont d’ailleurs pas des salariés de l’entreprise, mais des personnes extérieures."
Faux, répond la CGT qui campe sur ses positions et se dit prête à aller jusqu’au bout pour obtenir une augmentation de salaires pour tous les salariés : "Les membres de la direction font les sourds et les aveugles par rapport à notre mouvement de contestation, mais on tiendra jusqu’à ce qu’ils acceptent de revenir à la table des négociations." Une revendication à laquelle la direction oppose une fin de non-recevoir : "Les organisations syndicales représentants plus de la moitié des salariés ayant signé cet accord, rien ne justifie la réouverture de négociations avec la CGT qui est minoritaire".