Le harcèlement de rue est un fléau qui use les femmes au quotidien. A Lille, le collectif "Lille sans relou" se mobilise.
Une remarque, un sifflement ou même un attouchement. Des agressions quasi-quotidiennes auxquelles doivent faire face de nombreuses femmes. Dans le Nord, le collectif Lille Sans Relou veut inciter les victimes à témoigner.
Un "Mur de la Honte du Harcèlement de Rue" sera installé ce samedi Place de la République de 15h à 18h. Chacune pourra y inscrire une expérience de harcèlement "subie ou entendue." Un espace aussi pour échanger et s’approprier l’espace public.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages se multiplient depuis quelques jours sous le hashtag #stophdr et attestent d’une réalité encore pesante malgré les campagnes de sensibilisation.
J'avais 13 ans et un quinqua m'a suivie pendant 10 min jusqu'à ce qu'il se décide à forcer pr "qu'on se revoit le demain tt les 2" #stophdr
— Blaxe (@Dreemz_H) 7 avril 2017
J'me suis fait suivre jusqu'à chez moi & bloquée dans une rue par 6 gars en voiture. J'ai jamais couru aussi vite de ma vie #stophdr
— I M A N E ☾ (@chersmokes) 6 avril 2017
J'ai passé mon lycée à me faire klaxonner sur le chemin pour rentrer chez moi. #stopHDR
— Ass Crumble (@JemmerdeLeKarma) 6 avril 2017
Le harcèlement est encore très présent notamment dans les transports en commun. En 2015, un rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes révélait que "100% des utilisatrices des transports en commun ont été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement sexiste ou agressions sexuelles, conscientes ou non que cela relève de ce phénomène."
Un flou juridique qui pénalise les victimes
Dans la loi, on considère comme du harcèlement sexuel envers quelqu'un "les propos ou comportements à connotation sexuelle qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante." Ces faits sont punis de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
Une définition floue, d'autant plus que dans la rue il est parfois difficile de qualifier et donc de condamner certains agissements comme des regards ou des compliments répétés.
#stophdr
— Harcèlement Scolaire (@L_C_H_S_) 5 avril 2017
C'est la semaine internationale contre le harcèlement de rue ! pic.twitter.com/uc8gzMuin4
Ce samedi, le "Mur de la Honte" devrait aussi être un moyen d’éducation des "relous" en tout genre. Il est commun chez certains de confondre drague et harcèlement. Rien à voir pourtant comme l'affirme le collectif Stop au harcèlement de rue : "La drague est une main tendue, le harcèlement est une main qui s’abat."