D'abord expérimenté dans les métros lillois, le dispositif Angela s'est élargi à une vingtaine d'établissements volontaires. Il vise à lutter contre le harcèlement de rue et les agressions. Les personnes victimes pourront trouver refuge dans ces établissements où un sticker est collé sur leur devanture.
Depuis le 25 novembre 2022, journée de lutte contre les violences faites aux femmes, la ville de Lille expérimente le dispositif "Demandez Angela". Lancé dans le cadre du Conseil de la nuit lillois et du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, il est d'abord testé dans les métros. Récemment, le dispositif s'est élargi à d'autres établissements de la métropole lilloise.
Trouver une "zone de refuge"
Le dispositif permet aux personnes victimes d'agression ou de harcèlement de se sortir d'une situation jugée dangereuse ou inconfortable en trouvant une "zone de refuge". Bars, boites de nuit, associations, services municipaux lillois… Ces lieux sont reconnaissables grâce à un sticker de couleurs bleu, rouge et blanc, collé sur la porte où il est écrit "Ici, demandez Angela".
Il suffit de demander où est Angela à un membre de l'équipe d'un des établissements volontaires. Il saura immédiatement de quoi il est question. Ensuite, une prise en charge et une mise à l'abri sera effectuée. Un chargeur, un verre d'eau et la possibilité d'appeler un taxi pour rentrer seront proposés à la victime.
Une vingtaine d'établissements volontaires
À Lille, une vingtaine d'établissements se sont portés volontaires : Le Privilège, Les Sales Mômes, The Queen Victoria, The BOX Club, Bernadette, Maison des Adolescents Lille Métropole, Caffes, SOLFA / Pôle Violences Faites aux Femmes, Planning Familial du Nord – Lille, pour ne citer qu'eux.
La mairie a créé une carte interactive pour retrouver tous les lieux sûrs.
Pour Bertrand et Juan, respectivement salariés de la Librairie-Café Le Biglemois et du Tok'ici, "c'est le sens commun". Les deux établissements sont volontaires depuis une semaine. "Le principe nous plaisait bien", souligne Bertrand de la Librairie-Café. "Ce sont souvent des choses qui arrivent malheureusement, alors si on peut protéger et apporter notre aide", ajoute Juan du Tok'ici. Pour Christophe, le gérant du Lyantey, être volontaire "semblait naturel".
À la question, est-ce que ce dispositif aurait dû être mis en place plus tôt, Delphine Beauvais, directrice du Pôle violences faites aux femmes répond : "Il vaut mieux tard que jamais". Elle salue la "pertinence" du dispositif, dans une ville comme Lille qui se positionne sur le sujet. "Plus on étend ce type de projet, plus on est en capacité d'accueillir davantage de personnes victimes de harcèlement ou d'agressions", explique-t-elle. "L'idée, c'est de pouvoir ensuite diriger les victimes vers d'autres structures, comme les forces de l'ordre", ajoute-t-elle.
Si pour l'instant un bilan ne peut pas être dressé, les établissements croient en ce dispositif.
81 % des Françaises déjà victimes de harcèlement sexuel
Lancé en 2016, en Grande-Bretagne, pour combattre le harcèlement sexuel, le dispositif Angela a commencé à se développer dans plusieurs villes de France depuis 2020 : Bordeaux, Arras, Quimper ou encore Lyon. Selon un sondage Ipsos en date de mars 2021, 81 % des femmes en France ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics.
Pour plus d’infos sur le dispositif “Demandez Angela”, rendez-vous sur le site internet de la mairie. Pour faire partie des établissements volontaires, contactez le service de la mairie via ce mail : angelalille@mairie-lille.fr.