Après les débats autour de la baignade dans la Seine, à Paris, l’idée d’un bassin dans la Deûle fait son petit bonhomme de chemin à Lille. Ce dimanche, un groupe de nageurs se réunissait pour y nager, pour la troisième fois.
“Quand je vois une belle allée, j’ai envie de courir… Quand je vois un beau bassin, j’ai envie de me baigner dedans !” Ce dimanche 9 juin, Frédéric Gevart pique une tête dans la Deûle, avec une poignée d’autres amateurs de nage en eau libre.
Du côté du Quartier Libre, juste à côté de la Citadelle de Lille, une quinzaine de personnes enfilent leurs combinaisons et leurs lunettes de piscine. Elles font partie du collectif de nage en eau libre. “On est à plus de 800 membres”, précise Frédéric Gevart, moteur du groupe.
"Un engouement pour l'eau libre"
“Je vois qu’il y a un engouement très important pour l’eau libre”, se réjouit-il. Le 13 avril et le 20 mai, le groupe s’était déjà réuni pour se baigner dans la zone. “Ça commence à devenir régulier !”
Alors, finira-t-on par se baigner dans la Deûle ? Si l’idée n’a pas été retenue par la ville de Lille dans son budget participatif, Frédéric Gevart n’en démord pas : “Je suis convaincu que le projet finira par voir le jour, que ce soit ici ou à travers un projet aménagé dans la région.”
Je suis convaincu que le projet finira par voir le jour !
Frédéric Gevartmilitant pour la nage en eau libre dans la Deûle
Ces baignades, si elles ne sont pas explicitement interdites par un panneau, ne sont pas non plus réellement autorisées. Les organiser, c’est une façon pour le nageur de “montrer que c’est possible et souhaitable”. Ce dernier a d’ailleurs lancé une pétition pour la création d'un bassin de nage en eau libre à la Citadelle.
On peut nager sur de longues distances. À la piscine, on fait du 25 mètres…
Isabelle, nageuse
“Pour moi, c’est surtout que c’est très apaisant”, explique Isabelle. Venue faire quelques brasses, elle estime que nager dans ce bassin est beaucoup plus plaisant que d'aller à la piscine : “En eau libre, on peut être libre. C’est ça la grosse différence !”
Le contact avec la nature
Pour cette quarantenaire, les avantages sont nombreux. Elle aime le contact avec la nature et “le fait d’être en groupe, de partager des moments”. Ici, pas de chlore qui abîme la peau, ni de nageurs devant soi qui bloquent la ligne d’eau… “Et puis, on peut nager sur de longues distances. À la piscine, on fait du 25 mètres…”
La Deûle présente en effet l’avantage de ne pas limiter les nageurs. Parfait pour l’entraînement de Laure, qui prépare un triathlon. “Au moins, on n’a pas l’impression d’être un poisson qui tourne en rond dans son bocal !”, affirme la jeune femme, en bonnet orange et combinaison bleue.
Au moins, on n’a pas l’impression d’être un poisson qui tourne en rond dans son bocal !
Laure, nageuse
Pour elle, la nage en eau libre est une question “de bien-être”. Elle l’assure : “L’eau est un peu fraîche au début, mais au bout de 100 mètres, c’est bon.” À ses yeux, pas d’inquiétude à avoir concernant la propreté du bassin : “C’est trouble parce qu’il y a du sable, des sédiments… C’est des choses naturelles !” Pour Laure, “une eau parfaitement transparente, où il n’y a aucune plante dedans, ça veut dire qu’elles n’ont pas les moyens de pousser : c’est pire”.
Reste à savoir si la mairie de Lille se laissera convaincre par ces nageurs qui veulent évoluer dans un milieu naturel... Et si leur pétition trouvera l'écho nécessaire.
Avec Solène Anson.