Artisan donutier depuis près de 5 ans, Meng-Sear Taing, créateur de la Maison du Donut à Lille, représentera les Hauts-de-France lors du championnat de France du donut, qui se déroulera le 14 mars 2024. Une façon pour le finaliste de faire valoir "la plus belle région du monde" et de montrer que le donut artisanal gagne aussi la France.
Sur la Grand'Place de Lille, une queue se forme sur le côté de la Vieille Bourse. En remontant la file, les passants curieux se retrouvent face à l'entrée d'une pâtisserie, mais pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit d'une "donuterie", une Maison du Donut ouverte il y a cinq ans par le cuisinier Lillois Meng-Sear Taing.
Depuis sa création, la clientèle ne décroît pas et répond toujours présente pour venir goûter ces donuts faits maison, cuisinés avec des matières premières produites dans la région. Un succès qui surfe sur la tendance que connaît cette pâtisserie frite, venue tout droit des États-Unis : en France,4,4% de la population consomme un donut frais chaque jour, soit plus de 300 000 donuts consommés chaque jour dans l'Hexagone.
Pour porter fièrement ses recettes faites maison, Meng-Sear Taing participera au championnat de France du donut, lors du Sandwich & Snack Show qui se déroulera à Paris le 14 mars 2024.
"La plus belle région du monde"
L'artisan donutier du Nord a participé à des épreuves préliminaires qui lui ont permis de figurer parmi les 4 finalistes prétendant au concours. Déjà en 2021, le mentor de Meng lui avait soufflé l'idée de s'y inscrire. "Mais ma fille venait de naître et préparer ce concours demande beaucoup de temps... Alors j'ai préféré attendre un peu plus", livre-t-il.
Car aussi coloré soit-il, la profession d'artisan donutier n'en reste pas moins un pan du métier de restaurateur. Au même titre que les pâtissiers ou les boulangers qui se lèvent aux aurores pour préparer leurs pâtes, Meng doit lui aussi arriver au travail dès 3 heures du matin et continuer sa journée jusqu'à 18 heures. Mais cette année, pour l'édition 2024 du concours, l'artisan a vu sa volonté de représenter "la plus belle région du monde, qui n'est pas faite que de frites et de carbonade" prendre le dessus.
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25 donuts en 2h30
Pour participer au concours, le restaurateur doit prévoir trois recettes différentes qu'il réalisera en direct face à un public, de 14 heures à 16h30 le 14 mars. Trois recettes pour trois épreuves différentes : une épreuve de technique, une épreuve intitulée "qu'est-ce qu'un donut pâtissier" et une épreuve mystère qui consistera en la réalisation d'un donut "façon street food", qui doit être sucré et facilement transportable.
"J'ai déjà mes idées, mais je garde le secret jusqu'au jour du concours", souligne malicieusement Meng, qui connaît une cinquantaine de recettes différentes. Le jour J, pas le droit aux antisèches. Les concurrents devront venir uniquement avec leur matière première, pour cuisiner de tête un total de 25 donuts. "Il en faut un par membre du jury qui sera composé de trois personnes, et par épreuve. Donc 15 donuts... Mais il faut toujours en prévoir un peu plus, au cas où."
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Un donut à la française
Ces connaissances, Meng-Sear Taing les a apprises sur le tas. Car il y a tout juste six ans, ce Lillois de 36 ans ne connaissait "strictement rien à la cuisine". Ancien chef de secteur, l'artisan a découvert le filon et la passion du donut en voyageant aux quatre coins du monde. Singapour, Taïwan... "En Asie du sud-est, le donut pâtissier est bien plus implanté qu'en France, où il reste très industriel et encore peu répandu, même si de plus en plus de boutiques ouvrent ces derniers temps", relève-t-il.
En Asie du sud-est, le donut pâtissier est bien plus implanté qu'en France, où il reste très industriel et encore peu répandu, même si de plus en plus de boutiques ouvrent ces derniers temps.
Meng-Sear Taing, artisan donutier
Chaque matin, le jeune père de famille se rendait dans la boulangerie du coin et commandait un café accompagné d'un donut. C'est ainsi que Meng a découvert le côté plus artisanal de ce dessert. "Comme il n'y a pas forcément de croissant à l'étranger, là-bas pour trouver un petit plaisir sucré, on se tourne facilement vers le donut", plaisante-t-il, avec une pointe de vérité.
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De retour en France, Meng-Sear Taing a donc décidé de changer totalement de voie professionnelle. "C'est ma femme qui m'a dit un jour : « au lieu de te plaindre qu'il n'y a pas de donuts artisanaux en France, ouvre ta propre boutique ». Et c'est ce que j'ai fait." Avec deux boutiques ouvertes à ce jour, dont une qui a officiellement été lancée le 10 février dernier à Westfield Euralille, l'artisan donutier espère donner une véritable impulsion au "donut à la française", avec "un vrai savoir-faire et une tradition pâtissière."
Un challenge qu'il tâchera de réaliser à Paris, d'ici une quinzaine de jours.