Beyonce, Mylène Farmer, Harry Styles : j’ai assisté aux trois tournées les plus attendues de l’année

Ce sont les trois artistes qui enflamment les stades européens en ce moment : Beyonce, Mylène Farmer et Harry Styles. Trois shows différents mais tout aussi réjouissants, auxquels j’ai assisté depuis la fosse en délire. Alors même si je résiste à l’envie d’établir un classement entre ces artistes aux carrières si singulières, voilà ce qui ressort de cette triple expérience musicale et visuelle.

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Trois stades, pour trois concerts, en trois semaines : Beyonce le 14 mai à Bruxelles, Harry Styles le 2 juin au Stade de France, Mylène Farmer le 3 juin à Lille. Un marathon auquel j'ai participé avec le plus grand plaisir. Laissez-moi vous faire part de mon expérience.

Le meilleur public : Harry Styles

Je le reconnais d’emblée : je ne suis pas un fan de la première heure d’Harry Styles. J’étais déjà trop vieux à l’époque où le jeune chanteur britannique rendait hystériques des millions de fans avec son groupe One Direction. C’est à l’écoute de son dernier album Harry’s House sorti l’année dernière, et récompensé par le Grammy Award du meilleur album de l’année, que j’ai décidé d’aller l’écouter au Stade de France.

La veille du concert, mon amie Laura m’avertit : "un dress-code est de rigueur pour vivre à fond l’expérience Harry Styles". Il nous faudra porter du rose, un boa et des paillettes. Dans la rame de métro qui nous mène vers le nord de Paris, notre accoutrement en surprend plus d’un. Mais plus on se rapproche du Stade de France, plus les plumes roses sont nombreuses dans la rame. Les "Harries", c’est comme cela que la communauté de fans se surnomme, prennent le contrôle de l’ambiance du RER B.

C’est une fois arrivé dans l’arène que je comprends que je vais participer à une expérience collective hors du commun : de la fosse aux gradins, le rose et les paillettes prédominent, ajoutant un grain de folie à l’excitation globale qui règne déjà dans le stade. Il faut dire que c’est la première fois qu’Harry Styles se produit en solo à Saint-Denis.

21h15, le show démarre. Harry Styles brille lui aussi, dans une veste toute faite de strasses, ouverte sur un torse nu et des abdos parfaitement dessinés, faisant chavirer, que dis-je, hurler les fans autour de moi. Dans la fosse, chacun connaît toutes les chansons par cœur : Watermelon Sugar, As it was, ou Golden. Moi aussi, heureusement, j’avais révisé. Sur la chanson Treat people with kindness, une chorégraphie réunit spontanément des dizaines de spectateurs de la fosse, à quelques mètres de moi. Du jamais vu en dix ans de concerts en stade.

Le public est en communion totale avec l’artiste, et ce dernier le lui rend bien. Harry Styles use de ses charmes pour enchaîner clins d’œil, petits déhanchés et bisous envoyés à la foule en délire. Alors même si le show n’est pas celui que l’on peut attendre dans une configuration stade, de par l’absence d’effets visuels, de danseurs ou de feux d’artifice, on passe un bon moment, notamment grâce à l’ambiance survoltée. Pas de doute : Harry Styles bénéficie du public le plus enjoué et le plus sympathique de mon printemps 2023 !

Il continue sa tournée européenne jusqu’au 22 juillet, en passant notamment par la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie.

Le concert le plus émouvant : Mylène Farmer

C’est la plus grosse crainte des fans de Mylène Farmer : que le "Nevermore Tour 2023" soit l’ultime tournée de la star française. Et cela va se ressentir pendant toute la durée de cette première date, jouée au stade de Lille, pendant laquelle les 45 000 spectateurs vont être à fleur de peau. Comme leur idole.

Certains fans sont arrivés aux abords de la Decathlon Arena plusieurs semaines avant la date fatidique, pour assister à la performance de "la seule chanteuse française capable d’assurer un show à l’américaine". Alors forcément, le Jour J, le parvis du stade est littéralement noir de monde. La file d’attente pour la fosse mesure près de 900 mètres.

Le public est bien différent de celui d’Harry Styles, il est plus hétéroclite : Mylène Farmer compte des fans parmi toutes les classes sociales, et chez les jeunes comme chez les plus âgés. À quelques minutes du début du spectacle, les paris vont bon train autour de moi : "elle va sortir du gros corbeau gonflable présent au centre de la scène", pour l’un, "elle pourrait surgir depuis le toit du stade", se laisse emporter un autre. Rien de tout ça, celle qu’on appelle tous ici "Mylène" apparaît finalement au fond de l’immense scène en forme de croix, dans une nuée de corbeaux diffusée derrière elle en vidéo. "L’entrée la plus sobre de sa carrière", à en croire les fans.

Mais dans la foulée, sur les titres Peut-être toi puis Libertine, Mylène Farmer survole la fosse grâce à une nacelle tourbillonnante à quatre mètres du sol. Sa voix claire et cristalline, ses sourires, ses mains tendues vers le public, puis resserrées vers la poitrine, c’est plus fort que nous, Mylène nous émeut. Celle qui se fait si discrète dans les médias sait à chaque fois comment créer un moment de communion onirique avec son public, en seulement quelques secondes.

Rejointe par seize danseurs, Mylène Farmer enchaîne les chorégraphies qui ont fait sa légende, sur des tubes comme Optimistique-moi, C’est une belle journée ou Sans Contrefaçon. Le tout dans des décors gigantesques en forme de cathédrale. L’artiste multiplie les clins d’œil au passé, à travers certains costumes, ou en reprenant des chansons parfois oubliées comme Tristana, qu’elle n’avait pas interprétée sur scène depuis 1989.

Les passages acoustiques nous transportent hors du temps. Accompagnée d’Yvan Cassar au piano, Mylène rejoint le centre de la croix, autrement dit le centre d’une fosse pendue à ses lèvres, pour interpréter Pas le temps de vivre, Que l’aube est belle et Rêver. La star fait reprendre le tube a cappella par les 45 000 spectateurs. On a du mal à retenir nos larmes. Elle aussi.

Et quand à la fin du show, la star disparaît, comme par magie, dans une cage s’envolant symboliquement vers les cieux, certains fans, en larmes, y voient les signes d’un adieu. Pour moi, cela reste assurément le concert le plus touchant de ma tournée des stades 2023.

Mylène Farmer assurera encore 12 dates jusqu’à fin juillet, dans 8 villes dont Paris, Bordeaux, Lyon, Bruxelles et Marseille.

Le plus grand show pop de l’histoire : Beyonce

Assister au très attendu "Renaissance World Tour" de Beyonce, ça ne s’improvise pas. Dès l’annonce des dates de mises en vente des billets, je crée un groupe Whatsapp avec pas moins de dix amis, tous autant excités à l’idée de voir Queen B sur scène. Et j’ai eu raison de miser sur le collectif et l’amitié : le Jour J, je me retrouve à la 59 000ème place sur la liste d’attente du site web sur lesquels des centaines de milliers de fans convergent. Le stade bruxellois sur lequel j’ai fondé tous mes espoirs (car c’est seulement la deuxième ville de la tournée après Stockholm, pour éviter les spoilers) ne compte que 53 000 places.

Heureusement mon amie Clémence est plus chanceuse : le tirage au sort la hisse automatiquement à la 7000ème place de la liste d’attente. Quand elle finit par accéder au site, les seuls tickets disponibles sont en fosse (génial)… au prix de 236 euros la place (moins génial). Mais pas le temps de tergiverser, Beyonce, c’est un peu comme une finale de Ligue des champions pour les amateurs de football, on ne peut pas passer à côté.

Le 14 mai, on arrive aux abords du stade du Roi Beaudouin à 11h. Soit 9 heures avant le début du show. Et on n’est pas les premiers, bien sûr. Dans la file d’attente, ça parle toutes les langues, et pour cause, des fans sont venus d’Espagne, de Pologne, d’Irlande et même du Brésil pour se trémousser sur Crazy in Love. Certains ont amené des petites enceintes alors on chante, on danse, bref, on se met tranquillement dans l’ambiance sous le soleil bruxellois.

À l’ouverture des portes, je fais partie des gens qui déboulent dans le stade en courant. Objectif : être au plus près de la scène. Mais c’est sans compter sur la "Golden Pelouse" qui prend la moitié du stade et à laquelle on n’a pas accès. Qu’importe, on est proche de la passerelle circulaire qui traverse la fosse et sur laquelle, on en est persuadé, notre Queen déambulera dans quelques heures.

L’excitation est totale.

Pas de première partie, à 20h10 pétantes, le show commence. Sur scène, l’écran n’est pas géant, il est gigantesque, et laisse apparaître progressivement une photo de la star allongée, recouverte de seulement quelques strasses aux endroits les plus intimes de son corps. La foule est hystérique. Pas autant que lorsqu’elle surgit finalement au centre de la scène, dans une étincelante robe argentée signée Valentino. Dangerously in love, Flaws and all, I care, le concert commence par des ballades, en mode piano voix, dans une sobriété inattendue. La voix de Beyonce est sublime. Chaque note est impeccablement interprétée. Le temps est suspendu. Je verse ma larme en comprenant que je suis probablement en train d’assister au plus grand concert de toute ma vie.

Et ce sera le cas. Pendant 2h45 de spectacle, les extraits du dernier album Renaissance et les plus grands tubes de la star s’entremêlent. Chaque seconde du show est parfaite, car rien n’est laissé au hasard. Ses tenues de scène sont plus incroyables les unes que les autres : la combinaison justaucorps, le body pailleté, la robe abeille, on en prend plein les yeux. Entourée d’une vingtaine de danseurs, probablement les meilleurs du monde, Beyonce danse aussi bien qu’elle chante. Les chorégraphies endiablées enflamment le stade.

On comprend aussi pourquoi des dizaines de poids lourds sont mobilisés pour transporter les décors de la tournée. Pendant un des tableaux, un cheval géant jaillit du fond de la scène. Plus tard, ce sera un plateau de journal télévisé pour interpréter America has a problem. Beyonce apparaît tantôt sur un tank argenté, tantôt allongée dans un coquillage.

Et à la fin, l'apothéose. La star termine son show titanesque par le titre Summer Renaissance. Elle vole littéralement au-dessus de la fosse, telle une déesse, les jambes croisées sur un cheval recouvert de milliers de strasses. Quand la musique s'arrête, que Beyonce disparaît, j'ai besoin de quelques minutes pour me remettre de la claque sensorielle que je viens de prendre. Cela ne fait aucun doute : j'ai assisté au plus grand show pop de l’histoire, à la performance de la plus grande chanteuse du monde. Rien que ça.

Un Renaissance World Tour que Beyonce continue de jouer en Europe jusqu’à la fin du mois de juin, et notamment ce dimanche au stade Vélodrome de Marseille.

NDLR : Pour des questions de droits d'auteur, aucune photo ni vidéo des trois spectacles évoqués ne peut être publiée. 

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