Braderie de Lille : des couples homosexuels reçoivent de l'eau de javel et de la peinture

Plusieurs couples homosexuels ont été la cible de jets de peinture et de javel durant le week-end de braderie à Lille. Des agressions dont le caractère homophobe ne fait aucun doute, selon les victimes. 

Aurélie a fêté ses 32 ans d'une bien désagréable manière, dimanche, alors qu'elle se promenait tranquillement dans les allées de la braderie de Lille, avec sa compagne de 24 ans.

En fin d'après-midi, vers 17 heures, alors que le couple arrivait au croisement de la rue Jeanne d'Arc avec le boulevard de la Liberté, les deux jeunes femmes ont été aspergées de liquides. "J'étais avec avec ma compagne et j'ai senti une première fois quelque chose de mouillé. J'ai senti quelques mètres plus loin que c'était de la javel que j'avais sur le bras", raconte Aurélie. "Puis cinq minutes après, c'est ma compagne qui avait avait reçu de la peinture noire". 


Agression homophobe ?


Très vite, Aurélie et son amie se rendent compte qu'elles ont de la peinture et de la javel sur le corps, et les habits. Mais il leur a été impossible d'identifier les personnes qui les avaient ainsi aspergées : "En pleine braderie, ce n'est pas facile de savoir d'où ca vient. On a continué notre chemin et on a été touchées une troisième fois. Cela s'est passé à un endroit où il y avait énormément de monde. Ça a toujours été fait de dos ou de côté", dit Aurélie. 
 
Sans savoir savoir au départ pourquoi elles avaient été ciblées de cette façon parmi la foule, les jeunes femmes ont cru le comprendre un peu plus tard, en constatant sur les réseaux sociaux qu'un ou plusieurs autres couples homosexuels avaient subi le même sort dans la braderie.
 
"On était au milieu de la foule, et on était vraiment les deux seules à recevoir de la peinture et de la javel. J'ai eu un doute mais j'ai vu un autre témoignage, et c'est là que je me suis dit que ce n'était pas anodin", rapporte Aurélie, pour qui le caractère homophobe de ces agressions ne fait plus de doute. "Quand on se rend compte que c'est une agression homophobe, on est en colère. On se sent sans défense au milieu d'une foule et quand on est visées spécifiquement, on ressent un mélange de colère, d'appréhension et de honte. En général c'est verbal ou par des regards, c'est la première fois que cela m'arrive", conclut-elle.

Aurélie a prévu d'aller déposer plainte, n'ayant pourtant "pas grand espoir" de retrouver le ou les auteurs de ces agressions. Mais au moins de manière "symbolique".

"Dès qu'elles portent plainte et qu'une enquête sera ouverte, nous porterons plainte avec elles et nous nous constituerons partie civile", déclare l'association Stop Homophobie qui signale qu'un troisième couple, d'hommes cette fois-ci, a lui aussi été aspergé dimanche d'eau de javel et de peinture noire, dans le même créneau horaire.
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