Ce dimanche 21 janvier, la manifestation contre la loi immigration a rassemblé à Lille quelques milliers de personnes. Pour les manifestants, l'espoir est encore permis, quelques jours avant le vote du Conseil constitutionnel qui doit statuer sur la régularité du texte.
“Toutes vos lois ne sont que des appels à la haine”, pouvait-on lire sur une pancarte brandie lors de la manifestation lilloise qui s’est élancée ce matin contre la loi immigration. Plus de 160 rassemblements sont prévus ce dimanche 21 janvier dans toute la France, en opposition à la loi immigration, votée à la mi-décembre notamment grâce aux voix du Rassemblement National (RN).
Une coalition lancée par les signataires d’une tribune, dont la maire de Lille Martine Aubry, qui espèrent faire pression sur l’exécutif en rassemblant au-delà de la sphère militante traditionnelle. Et ce, quatre jours avant la décision très attendue du Conseil constitutionnel, qui doit statuer sur la régularité du texte.
Décision le jeudi 25
Nous avons bon espoir que le Conseil constitutionnel rappelle à ce gouvernement et à ce président quels sont les principes fondamentaux de notre République qu'il convient de respecter.
Audrey Linkenheld, sénatrice PS du Nord
Constat corroboré par Adrien Quatennens, député de la 1e circonscription du Nord, qualifiant cette loi “d’inacceptable” et considérant qu’elle “abîme la France” : “C’est important de refuser les amalgames. De dire que non il n’y a pas de vague migratoire, de rappeler, et c’est prouvé, que l’immigration apporte davantage au pays qu’elle ne lui coûte. Et surtout d’expliquer qu’il y a des causes aux mouvements de population”, a-t-il défendu, convaincu qu’il n’est jamais trop tard pour lutter.
C’est important de refuser les amalgames.
Adrien Quatennens, député LFI du Nord
Manifestants de tous bords
CGT, Ligue des droits de l’Homme, Fédération Syndical Unitaire, Syndicat des avocats de France… De nombreux syndicats et élus ont répondu présents pour marcher de la Grand Place à la rue Nationale.
La secrétaire FSU Nord-Pas-de-Calais, qui demande le retrait du projet, décrit quant à elle “une grande rupture dans l’histoire de notre république, avec l'introduction de la préférence nationale qui pour nous est inconstitutionnelle”. “Nous sommes des humains comme tout autre humain. C’est très injuste”, ajoute un étudiant étranger.
À Calais, ville du Pas-de-Calais souvent au cœur des débats sur l’immigration, une chaîne humaine est organisée par le Groupe d'information et de soutien des immigrés (GISTI) à la digue Gaston Berthe, à 15h30.