Quatrième jour de mobilisation pour les agents de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ). Ce jeudi 19 septembre 2024, les agents de la PJJ ont manifesté leur mécontentement à Lille. Ils avaient déjà manifesté cet été. Explications avec Jérôme Gilbert, secrétaire interrégional SNS PJJ / FSU Grand Nord.
À Lille, où une quarantaine d'agents ont manifesté, Jérôme Gilbert, secrétaire interrégional FSU-PJJ, a dénoncé "les effets délétères des suppressions de postes". Dans les Hauts-de-France, où la PJJ compte 1.200 à 1.500 agents, 141 postes de contractuels ont été supprimés au 31 août et les syndicats estiment que "les déblocages de 46 contrats (qui leur ont été promis) sont largement insuffisants".
C'est la 4e journée de mobilisation des agents de la PJJ. Dans quel état d'esprit êtes-vous ? Qu'est-ce qui motive votre colère...
Désabusés, parce qu'on a l'impression de ne pas être entendus. On continue à dire au ministère de la Justice, vous ne nous donnez même pas les moyens les plus bas - ce qui a été décidé en exécutions budgétaires - pour fonctionner. Ce ne sont pas des moyens supplémentaires qu'on réclame... Aujourd'hui au 31 août, nous sommes 9 500 personnes en France (travailleurs sociaux, administratifs et autres). On nous dit : "vous fonctionnez avec 20% d'agents non titulaires (contractuels) on va enlever 500 postes au niveau national". Je prends toujours cet exemple : c'est comme si on enlevait 60 000 à 80 000 professeurs de l'Éducation nationale.
Partout en France, les agents de la PJJ témoignent de leur colère face à l’absence chronique de moyens. Notre jeunesse mérite mieux que le mépris ! pic.twitter.com/Wj8UfwxUlS
— cgt pjj (@cgtpjj_national) September 19, 2024
Avec des répercussions pour les mineurs que vous aidez...
L'ensemble des mineurs pris en charge par nos services, arrive au bout du bout d'un parcours sur décision des magistrats. À quel moment on va leur dire : "on n'a pas les moyens, vous attendez. On ne peut vous prendre en charge dans nos structures d'hébergement". Sur les Hauts-de-France, on a 250 places d'hébergement.
Aujourd'hui, en enlevant ces moyens, cela correspond à plus de 40 places en moins sur la région. Déjà, à l'aube de l'été, la situation était vraiment tendue avec les 250 places : elles nous obligeaient à éloigner les gamins à 80 km, 100 km ou 200 km de chez eux. Pour travailler sur le familial, c'est compliqué... Et là, l'administration nous dit : "Ne vous inquiétez pas, ce n'est que pour quelque temps"
Avec, sur place, Marianne Mas et Emmanuel Quinart / FTV