Au terme de la consultation citoyenne, les Lillois ont plébiscité la transformation de l’avenue du Peuple Belge en parc. Le scénario de la remise en eau totale, arrivé en troisième position, est définitivement écarté.
Après plusieurs années de débats autour du devenir du Peuple Belge à Lille, l’avenir de l’avenue est semble-t-il scellé. Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 7 juin en mairie, Martine Aubry a dévoilé les résultats de la consultation citoyenne lancée au début du mois de mai dernier.
Un temps pressenti, le scénario de la remise en eau totale de l’ancien bassin de la basse Deûle n’a pas été plébiscité par les 14 596 votants (soit 11% de participation). Il est arrivé en troisième position, 133 voix à peine derrière la transformation de l’avenue en parc.
Pour rappel, quatre projets étaient soumis au vote des Lillois pour engager la "métamorphose" de l’avenue du Peuple Belge : un parc, un parc et son miroir d’eau, une remise en eau partielle et une remise en eau totale.
Transformer l’avenue en parc
24% des votants ont donc plébiscité le premier scénario, soit 3 909 voix. Celui-ci prévoit d’installer un grand jardin linéaire sur l’ensemble de l’avenue du Peuple Belge, en remplacement des espaces verts morcelés et des parkings existants.
Ce parc d'un kilomètre de long devrait s’étaler de la rue Comtesse jusqu’à l’usine élévatoire située au bord du bras de la Deûle. "Cet aménagement privilégie le végétal et la diversité des usages", indique la mairie de Lille. Des arbres vont être plantés, offrant plus d’ombre et de fraîcheur en été, et la déminéralisation devrait rendre les sols perméables aux eaux de pluie.
Des jeux pour enfants et du mobilier de détente et de pique-nique vont être installés tout au long du parc, en complément d’un nouvel espace de promenade. Parallèlement, la place de la voiture devrait être réduite au profit de nouveaux itinéraires cyclables sécurisés.
Le chantier, "relativement peu complexe", devrait durer quatre ans (hors études préalables). Budget total : 25 millions d’euros, soit environ 30% du budget d’investissement total de la Ville de Lille pour un an. C’est le projet le moins coûteux des quatre propositions soumises aux Lillois lors de la consultation.
La remise en eau définitivement enterrée ?
Le quatrième scénario proposait la remise en eau totale de l’avenue du Peuple Belge, de la rue Comtesse jusqu’à l’usine élévatoire. Un projet pour revenir à l’essence même de l’histoire de Lille, puisqu’un canal pénétrait alors dans la ville au début du XXème siècle. Son comblement, débuté en 1929, s’était achevé en 1965.
Avec un budget estimé de 60 millions d’euros – équivalent à 90% du budget d’investissement total de la ville pour un an – c’était le projet le plus cher, pour une durée de travaux estimée à 6 années hors études préalables.
Des freins pour les Lillois et les riverains habitant à proximité ? Avec 3 776 voix, le projet est arrivé en troisième position juste derrière la transformation en parc (3 909 voix) et la remise en eau partielle de l'avenue (3 785 voix). La fin d’un long feuilleton débuté il y a près de 20 ans ?
Le projet figurait déjà dans le programme de Martine Aubry lors de la campagne municipale de … 2008. Des premières études avaient été réalisées quelques années plus tard, avant d’être stoppées à cause de la crise.
Mais en avril 2016, lors d’une conférence de presse consacrée à l’annonce de la construction du nouveau tribunal, la maire de Lille avait réveillé ce serpent de mer au détour d’une petite phrase : "on n’a pas renoncé à remettre en eau l’avenue du Peuple Belge", avait déclaré l’édile.
Face au résultat de la consultation, Martine Aubry s'est dite "déçue" mais assure que "le choix des Lillois sera respecté". La remise en eau de l'avenue du Peuple Belge semble, cette fois-ci, enterrée.