Cette résidente de l'Ehpad les Bateliers, à Lille, a reçu, ce lundi 28 décembre, la première dose de vaccin contre le Covid-19 dans la région. Une trentaine de personnes, au sein de deux Ehpad différents, devraient être vaccinées dans la journée.
Gilberte Dhee, 72 ans, pensionnaire de l'Ehpad du pôle gérontologie du CHU de Lille, est la première personne à recevoir une dose du vaccin contre le Covid-19 dans les Hauts-de-France. Une piqûre suivie de quelques applaudissements, selon nos journaliste sur place, pour marquer symboliquement le lancement de la campagne de vaccination dans la région."On sait l'importance de cette vaccination dans notre établissement, et bien au-delà, pour le pays", a déclaré François Puisieux, responsable médical de la clinique de gérontologie du CHU de Lille
Cette patiente suivra une phase d'obervation avant de recevoir une seconde dose du vaccin Pfizer-BioNTech dans 21 jours.
Une trentaine de résidents d'Ehpad à vacciner dans la journée
Au total, une trentaine de pensionnaires de deux Ehpad de la métropole lilloise - Les Bateliers (CHU de Lille) et Les Magnolias (groupe hospitalier de Loos Haubourdin) - devraient être vaccinées dans la journée. L'événement intervient au lendemain du lancement national de la campagne de vaccination, débuté à Sevran (Seine-Saint-Denis).
Gilberte Dhee, 72 ans, pensionnaire de l'#Ehpad du pôle gérontologie du CHU de Lille, sera la 1ère à recevoir une dose du #vaccin contre la #covid19 dans les Hauts-de-France pic.twitter.com/RBBi7VngRR
— Loïc Beunaiche (@L_Beunaiche) December 28, 2020
Pourquoi l'Ehpad du CHU de Lille ?
L'Ehpad les Bateliers, nom de la résidence dépendante du CHU de Lille, a donné le coup d'envoie de la campagne de vaccination dans la région. 15 résidents devraient recevoir une dose du vaccin Pfizer-BioNTech dans la journée.
Pourquoi cet établissement ? Car, durant les deux premières vagues, il a été largement épargné. Le taux de contamination y est très faible. "En cas de nouvelle vague, c'est une unité à haut risque", en déduit François Puisieux. "Nous avons ciblé les personnes qui n'ont pas été atteintes par la maladie Covid-19, puis nous avons ensuite ciblé les personnes qui étaient d'accord pour se faire vacciner", ajoute-t-il.
#COVID19 | La vaccination se poursuit à l'EHPAD Les Magnolias de Loos (59). 13 résidents et 2 professionnels vaccinés.
— ARS Hauts-de-France (@ARS_HDF) December 28, 2020
?Dès la semaine prochaine, une quinzaine d'EHPAD et d'unités de soins de longue durée (USLD) de toute la région organiseront une journée de vaccination pic.twitter.com/np6r2OdcGg
Ce même jour, 13 pensionnaires de l'Ehpad Les Magnolias du groupe hospitalier de Loos Haubourdin et 2 professionnels ont été vaccinés. Demain, l'unité de gérontologie du CHU d'Amiens poursuivra la campagne dans son établissement.
Convaincre les résidents
Le consentement des personnes âgées et de leurs familles est un des facteurs crucial de la réussite de ce début de campagne de vaccination. "Certaines personnes n'étaient pas absolument convaincu dès le départ, raconte François Puisieux. Il a fallu les convaincre." Pour se faire, le dialogue : "Nous avons discuté longuement et répondu à toutes les questions auxquelles nous pouvions répondre."
Sur le scepticisme de certains résidents, le gériatre répond : "C'est bien légitime de se poser des questions sur une vaccination qui est apparue très vite, avec un vaccin qui a été développé très rapidement."
Stocks et logistique
Début décembre, un "super-congélateur" pouvant contenir 300 000 doses a été installé à l'hôpital de Lille. Le vaccin doit en effet être stocké à -80°C. Dans les Hauts-de-France, les centres hospitaliers d’Amiens, Arras, Beauvais, Calais, Saint-Quentin et Valenciennes pourront eux stocker chacun 100 000 doses.
"Un planning de livraison des vaccins sera déterminé chaque fin de semaine précédente pour éviter des pertes", a expliqué devant les caméras le chef du pôle pharmacie hospitalière des Hôpitaux de Paris, Franck Huet.
Les premières doses sont destinées aux résidents et au personnel des EHPAD. Environ un million de personnes se verront proposer le Comirnaty, le nom de ce vaccin, durant cette première étape de la campagne de vaccination française, qui doit s'étaler sur janvier et février.
Ce vaccin resterait efficace contre le nouveau variant du virus
"Pour le moment, il n'existe aucune preuve suggérant que ce vaccin ne soit pas efficace contre la nouvelle variante", avait déclaré lundi Emer Cooke, la directrice générale de l'Agence européenne des médicaments, en donnant le feu vert au produit développé par Pfizer-BioNTech.
Cette variante du virus a été détectée pour la première fois à Tours, vendredi 25 novembre, chez un Français qui réside habituellement au Royaume-Uni.
Selon plusieurs études présentées au Royaume-Uni, le nouveau variant est plus contagieux que la souche d'origine. L'une d'elles estime que cette contagiosité est supérieure de "50% à 74%" et que cela pourrait avoir des conséquences sur le nombre de décès et d'hospitalisations liées au Covid-19 outre-Manche.