"L'amende maximale étant de 25 000 euros", les dark stores pourraient continuer de s'implanter, sans sanctions plus lourdes et plus rapides, explique Arnaud Deslandes, adjoint à la mairie de Lille.
Les "dark stores", ces locaux où sont stockés des produits courants qui peuvent être commandés sur internet et livrés en quelques minutes à domicile, sont des entrepôts, a tranché le gouvernement mardi. Une décision qui peut être lourde de conséquences pour le secteur émergent du "quick commerce".
Le gouvernement, au terme d'une concertation avec les élus locaux, va prendre un arrêté dans les prochains jours pour mettre fin au "flou" sur les "dark stores".
Dans cet arrêté à venir, "les dark stores sont considérés en termes de sous-destination comme des entrepôts, qu'il y ait ou pas un point de retrait", a indiqué la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire à l'issue d'une réunion avec les élus concernés à Paris
En devenant des entrepôts, et non plus des commerces, ces lieux pourront être contraints de fermer si le Plan local d'urbanisme (PLU) interdit ce type d'activité à leur adresse.
"Aberration écologique et négation des lois sociales"
A Lille, six dark stores existent : deux rue Gustave Delory, un rue Pierre Mauroy, un boulevard Carnot, un dans le quartier de Fives et un rue Gambetta. Arnaud Deslandes, adjoint à la maire de Lille Martine Aubry, interroge : "Qui a envie d'un centre-ville avec des magasins fantômes ? Le coeur, le sel d'une ville ce sont ses commerces, la vie sociale qu'ils créent. A Lille, nous étions pour l'interdiction des dark stores à cause de l'aberration écologique -livraisons en centre-ville pour le réassort et livraisons chez le particulier- et de la négation des lois sociales qu'ils représentent -salariés payés au lance-pierre prenant des risques pour livrer vite".
Et l'élu d'être sur ses gardes : "Il faut que l'arrêté qui va être pris en fin de semaine prochaine s'accompagne de pouvoirs de police municipaux renforcés en matière d'urbanisme car aujourd'hui, quand nous allons devant la justice, le procureur peut, au mieux, leur faire payer une astreinte de 500 euros par jour dans la limite de 25 000 euros maximum. Leur modèle économique basé sur des millions d'euros de chiffres d'affaires fait qu'ils ne seraient pas inquiétés", explique Arnaud Deslandes qui rappelle que la mairie a déjà fait tout ce qu'elle pouvait en matière de verbalisation des dark stores sur son territoire, et qu'il faudrait agir plus "vite" et plus "fermement".