La colère des agriculteurs en images : des bennes pleines de lisier, la Coordination rurale rejoint le mouvement à Limoges et à Guéret

La révolte agricole continue en Limousin. Après la FNSEA et les JA, la Coordination rurale a rejoint le mouvement, ce mardi 19 novembre, avec des manifestations en Haute-Vienne et en Creuse, à coups de pancartes et de bennes déversées devant les bâtiments publics.

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Le drapeau de la Coordination rurale hissé devant la préfecture de la Haute-Vienne. En fin de matinée, ce mardi 19 novembre, une quarantaine de tracteurs et autant de bennes remplies de déchets s'installent avenue de la Libération, à Limoges.

Après la FNSEA et les JA, c'est au tour du syndicat majoritaire dans le département de rejoindre le mouvement de contestation.  

Depuis les mobilisations de l'hiver dernier, rien n'a vraiment changé, considèrent les agriculteurs. La signature imminente du traité de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur a relancé la colère. "C'est la cerise sur le gâteau", qualifie l'un d'entre eux.  

Tandis que les bennes continuent de déverser leur contenu devant le bâtiment, symbole de l'État, une délégation est reçue par le préfet François Pesneau durant plus d'une heure et demie. À la sortie, la colère est intacte. "On met tous nos problèmes sur la table, mais on ne sait pas ce qui va en sortir", réagit Thomas Hégarty, président de la Coordination rurale 87.

L'OFB ciblée en Creuse 

Au même moment, en Creuse, les tracteurs de la Coordination rurale se retrouvent pour un premier arrêt sur la place Bonnyaud à Guéret. Dans le département, les revendications sont les mêmes qu'ailleurs. "Il n'y a rien qui va. On travaille pour ne rien gagner, on est assommés par les charges, par des accords de libres-échanges qui vont finir de nous enfoncer. Le Mercosur n'a rien de positif pour nous", témoigne Kévin, éleveur de bovins charolais dans la région.

Devant la préfecture, les manifestants de la CR déploient des banderoles "Du revenu pour les agris" et placardent des affiches "Stop agricide". "L'État nous annonce qu'il n'est pas favorable au traité, mais si c'est le cas, c'est au gouvernement de mettre la pression aux autres pays pour qu'ils nous rejoignent", lance l'un des représentants, lors d'un échange avec la préfète de Creuse, Anne Frackowiak-Jacobs. 

"Tout s'est arrêté avec la dissolution, vous le savez bien. La volonté du gouvernement est que l'agriculture française perdure. Le projet de loi d'orientation agricole sur la souveraineté alimentaire est très clair là-dessus. Il passe en commission le 7 décembre et sera la première loi à être discutée en janvier 2025", tente de rassurer à son tour la préfète. 

En milieu d'après-midi, le cortège roule jusqu'au siège de la Mutualité sociale agricole (MSA) en Creuse, où l'entrée du bâtiment est détruite par les manifestants en colère. "Vous travaillez pour nous et vous nous insultez !", s’insurge l'un d'entre eux, dans un échange cordial, mais tendu avec le directeur financier de la structure. 

Plus loin, devant l'Office national des forêts, déchets agricoles, paille, pneus, sont déversés jusque dans les couloirs des bureaux. Depuis des mois, l'OFB est dans le viseur des syndicats agricoles. Ces derniers réclament la dissolution de cette police de l'environnement, placée sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et de la Transition écologique, dont ils dénoncent les récurrents contrôles administratifs. 

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