Coup dur pour la MEL et Martine Aubry. Cet après-midi, le rapporteur public a rendu des conclusions favorables aux associations qui s'opposent à l'aménagement de la friche Saint-Sauveur, dossier cher à la maire de Lille, gelé depuis trois ans par les recours en justice.
C'est un nouveau revers pour la métropole européenne de Lille (MEL) et la mairie de Lille dans le dossier de la friche Saint-Sauveur : le rapporteur public a rendu ce jeudi des conclusions en faveur des associations opposées à l'aménagement de l'ancienne gare, devant le tribunal administratif.
Il préconise l'annulation des deux délibérations de la MEL qui avaient déclaré le projet Saint-Sauveur d'intérêt général en 2018 puis en 2019.
Des irrégularités pointées du doigt
Le projet de la mairie englobe la construction de 2500 logements, des bureaux, une piscine olympique et un parc de 4 hectares. Des constructions inadaptées selon les associations.
Le rapporteur public a notamment souligné les irrégularités qui portent sur l'emplacement et les dimensions de la piscine et a estimé que les études menées par la MEL à propos des conséquences sur la qualité de l'air, de l'eau et de la nappe phréatique ont été insuffisantes et un défaut d'informations au public et aux élus.
Un dossier explosif et politique
Les associations Protection Aménagement Réappropriation Collective du site Saint Sauveur (PARC) et l'association pour la Suppression des Pollutions Industrielles (ASPI) s'étaient rassemblées devant le tribunal admnistratif avant l'audience, ils saluent les conclusions du rapporteur public.
Parmi les personnes réunies au tribunal administratif se trouvaient certains représentants politiques. En effet, au fil des années, le projet d'aménagement de la friche Saint-sauveur est devenu un débat politique central entre la MEL et ses opposants.
? L’espoir d’un coup d’arrêt à la bétonisation de la friche Saint-Sauveur à #Lille
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) September 22, 2021
? Communiqué avec @Ugobernalicis pic.twitter.com/RHCB8W0Eo2
Selon le député du Nord de la France Insoumise Adrien Quatennens, la solution à la crise du logement ne réside pas à Saint-Sauveur, quand "sur les 2400 logements que le projet saint sauveur prévoit de construire, c'est à peine moins de 8% des logements qui correspondraient à la demande de logement social" tout en ajoutant qu''à Lille, sur les 120 000 habitants de la ville, 8000 sont réputées vacantes. Par conséquent, faire baisser ce taux de vacance est notre priorité".
Cette friche, ces 23 hectares sont notre dernière chance. C’est le dernier espace de cette ampleur qui, à Lille, permettrait de faire en sorte que la ville ait son poumon vert. On nous oppose sans cesse l’argument du logement. Oui, il y a une crise du logement dans notre ville et dans l’agglomération. Mais non, ce n’est pas à Saint-Sauveur que nous allons régler le problème du logement à Lille.
De son côté, la MEL et la mairie de Lille, représentées ce jeudi par l'avocat Thibault Soleilhac estiment que "l'intérêt général du projet et son développement éventuellement ultérieur n'ont pas été abordé par le rapporteur public".
Pour les associations, tous les voyants sont au vert. Avant de crier victoire, il faudra attendre le délibéré du tribunal administratif le 14 octobre prochain, même si dans la grande majorité des cas, il suit l'avis du rapporteur public.