Le 23 janvier, une quarantaine de salariés ont ouvert le mouvement social chez l'entreprise de BTP Eurovia-Jean Lefebvre. La mobilisation en est à son 5ème jours et d'autres sites se joignent au mouvement social.
"On effectue des travaux pénibles, on est dehors par tous les temps... Nos salaires sont très bas et on ne peut plus suivre. Aujourd'hui ce qui domine c'est la colère, le ras-le-bol" résume Renaud*. Avec plus de 15 ans d'ancienneté en tant que maçon chez Eurovia-Jean Lefebvre, il touche environ 1700 euros par mois.
Le 23 janvier, avec une quarantaine de collègues, ce leader syndical FO a lancé le mouvement social pour la lutte des salaires sur le site de Lille. "C'est de nouveau reconduit aujourd'hui, c'est notre cinquième jour de grève."
"L'agence de Douai a suivi le mouvement, ils sont en plein dedans, et sept autres agences se disent prêtes à faire monter le mouvement dès lundi. Je pense à Etaples, Dunkerque... Les négociations se sont ouvertes ce matin, la direction a accepté de nous recevoir mais rien n'est encore joué."
La grève reconduite pour le 26 janvier
Mardi 24, le blocage piéton du site a commencé et tient toujours. Ce 27 janvier, personne n'est entré dans le dépôt et les livraisons sont filtrées. "On fait ça intelligemment pour ne pas perturber la population" souligne Renaud*. Les salariés se disent pour le moment optimistes sur l'issue des négociations.
Les syndicats demandaient notamment 350 euros d'augmentation pour tous les salariés, la revalorisation de leurs primes et le droit de disposer de leurs RTT librement avant le 31 décembre. La délégation de grévistes a rencontré ce 27 janvier la direction régionale.
Les responsables se disent insatisfaits de cette rencontre. "Ils ont accédé à certaines de nos demandes comme sur le sujet des RTT, sur la rémunération des tuteurs des nouveaux arrivants... Mais sur le coeur du sujet, les augmentation des salaires, aucun terrain d'entente n'a été trouvé même si nous avons abaissé nos exigences de notre côté" détaille un responsable syndical qui a souhaité rester anonyme. La grève a donc été reconduite pour le lundi 26 janvier.
Selon le magazine spécialisé Capital, le groupe Vinci Construction - propriétaire d'Eurovia - "a engrangé en 2021 un bénéfice net de 2,597 milliards d'euros (+109%)".