Entre pillages et réquisitions, pendant toute la durée de la guerre 14-18, le Nord de la France, au 3/4 occupé manquait de tout. La disette s'était installée, mais il fallait échapper à la famine. L'aide vint des Pays Neutres via la Belgique, une aide vitale.
En octobre 1914, "The commission for relief in Belgium", le comité d'aide à la Belgique voit le jour.
C'est l'ingénieur Herbert Hoover - futur président des Etats-Unis - qui en est l'initiateur. Il s'agit au départ d'aider les Américains surpris par la guerre en Europe. Par la suite, Hoover organise le ravitaillement pour la Belgique occupée. Les denrées alimentaires arrivent des pays neutres par la mer. En avril 1915, un industriel lillois a l'idée de solliciter ce comité.
Le Comité d'Alimentation du Nord de la France est né. C'est lui qui répartit les produits acheminés par le comité belge.
Les Allemands s'engagent à ne pas réquisitionner les denrées fournies, un moyen pour eux de se décharger du ravitaillement en zone occupée.
La répartition se fait sur un strict pied d'égalité : ceux qui peuvent payer achètent, les autres sont nourris gratuitement.
Chaque habitant touche, en moyenne, l'équivalent par jour de 1100 à 1300 calories.
Grâce au Comité d'Alimentation du Nord de la France, plus de 2 millions de personnes vont ainsi échapper à la famine mais pas aux carences : les oeufs, les légumes, le beurre ont disparu des étals. On ne les trouve plus qu'au marché noir. Les visages des Nordistes se creusent.
A la libération de Lille, plus de 80% des adolescents ont un poids et une taille inférieurs à la moyenne.