L'Université de Lille annule une conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan sur "l'actualité en Palestine"

La conférence qui devait se tenir ce jeudi 18 avril 2024 sur le campus Pont de Bois de l'Université de Lille, en présence de Jean-Luc Mélenchon et de Rima Hassan, n'aura pas lieu. L'Université fait part d'une "pression" exercée sur son "autonomie pédagogique et scientifique" et d'une annulation pour préserver "la sécurité des personnes et des biens". La conférence pourrait se tenir tout de même dans un autre lieu.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La polémique enfle depuis quelques jours. Le 12 avril 2024, le groupe des Jeunes Insoumis·es de Lille a annoncé sur le réseau social X la tenue d'une conférence sur l'actualité politique à Gaza et en Palestine, en présence de Jean-Luc Mélenchon, leader la France insoumise (LFI), et de Rima Hassan, juriste franco-palestinienne membre de la liste de LFI pour les élections européennes de juin prochain.

La conférence, qui devait avoir lieu à 18h30 le 18 avril 2024 sur le campus Pont de Bois (Villeneuve d'Ascq) de l'Université de Lille, a finalement été annulée par la direction de l'université ce mercredi, suite à de nombreuses oppositions au projet.

"Il aura suffi que le PS Jérôme Guedj dénonce le logo de l'association étudiante et qu'une députée macroniste appelle à créer des désordres, pour anéantir la liberté universitaire et ses garants se coucher sans résistance", réagit Jean-Luc Mélenchon dans un post sur X.

Le député (PS) de l'Essonne Jérôme Guedj avait fait savoir sa désapprobation face au logo "Palestine libre" inscrit sur l'affiche de la conférence, qui montre Israël et la Palestine réunis en un seul État : "Si je diffusais un logo « Grand Israël », ignorant la Palestine, vous auriez raison de me tomber dessus. Je défends 2 États." Ce mercredi, il affirme ne jamais avoir demandé l’interdiction de la conférence de Lille.

Selon l'AFP, le Parti socialiste indique également ne pas être intervenu dans la décision de l'Université.

La "sérénité des débats" pas garantie

Dans un communiqué rédigé ce jour, l'Université de Lille justifie sa décision arguant de son inquiétude pour la "sécurité des personnes et des biens" après l'escalade des tensions au Moyen-Orient en fin de semaine dernière. Les conditions n'étant plus réunies pour "garantir la sérénité des débats", la direction a préféré mettre un coup d'arrêt à la conférence.

L'Université souligne que "sa mission prioritaire est, en effet, d’assurer ses activités fondamentales d’enseignement et de recherche et l’unité au sein de l’établissement." Tout en regrettant "la pression exercée sur l’autonomie pédagogique et scientifique des établissements d’enseignement supérieur".

Dans son post sur X, Jean-Luc Mélenchon mentionne sa tristesse de voir une université céder à ces pressions, en ajoutant que la conférence se tiendra tout de même à Lille ce jeudi, sans préciser l'heure ni le lieu du rendez-vous.

Un débat sur X

Le débat autour de cette conférence a enflammé toute la sphère politique, qui s'est agitée sur les réseaux sociaux, soit pour s'opposer à sa tenue, soit pour dénoncer une forme de censure. Un échange entre Adrien Quatennens, député du Nord (LFI) et Violette Spillebout, également députée du Nord (RE), a en particulier mis le feu aux poudres.

Violette Spillebout y interpelle Régis Bordet, président de l'Université de Lille, pour demander l'annulation de la conférence. "Ce n’est pas avec ceux qui représentent l’antisémitisme le plus violent et la volonté de destruction d’Israël que les débats progresseront vers la paix", attaquait la députée ce lundi, soutenue par le président de la Région Hauts-de-France Xavier Bertrand.

Des propos auxquels Adrien Quatennens a répondu, invitant sa collègue nordiste à se rendre à la rencontre de ce jeudi en rétorquant, cinglant : "Chacun aura compris que le droit n’est pas votre fort et que la paix n’est pas votre préférence." Ugo Bernalicis, autre député LFI du département du Nord a également réagi aux publications de Violette Spillebout, soulignant qu'interdire cette conférence serait une "attaque à la liberté d'expression".

En réaction, Violette Spillebout a publié un communiqué ce 17 avril, dans lequel elle considère la prise de parole des deux membres LFI comme un "meeting politique déguisé" organisé par un parti qui a choisi "comme carburant et moteur de sa campagne des européennes l'antisémitisme et l'islamo-gauchisme." La députée appelle à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération des otages, attestant que les Insoumis utilisent "la cause palestinienne et le drame humanitaire qui se déroule à Gaza à des fins électoralistes."

La France insoumise dénonce, elle, "l'instrumentalisation de cette conférence par des partisans du soutien inconditionnel au gouvernement Netanyahu".

Deux autres conférences de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan ont été annulées ces derniers jours, à Rennes (le 10 avril) et Bordeaux (le 12 avril) également pour des raisons de sécurité.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information