Deux élus de la mairie de Beauvais se sont rendus à un colloque du Parlement européen sur la crise sanitaire à la bande de Gaza à la suite des bombardements israéliens. Ils demandent à ce qu'on "ouvre les yeux" sur la situation et appellent à un cessez-le-feu immédiat.
Un colloque sur la "crise sanitaire dans la bande de Gaza" s'est tenu ce mardi 5 mars au Parlement européen. Parmi les spectateurs invités à y assister, Mohrad Laghrari, adjoint au maire de Beauvais à la démocratie participative et Hatice Kilinc-Siginir, à la vie associative.
Celui-ci s'est tenu en présence de deux eurodéputés irlandais, Clare Daly et Mick Wallace, et une eurodéputée espagnole, Ana Miranda Paz. "Ils ont accueilli une délégation de médecins français de PALMED (association française qui vient en aide aux Palestiniens) qui reviennent de Gaza", explique Mohrad Laghrari.
"Il n'y a pas le matériel nécessaire, pas d'infrastructures pour soigner"
L'élu décrit un colloque "plein d'émotions" avec des retours vidéos et des témoignages. "Il y a eu beaucoup de larmes, d'échanges dans la salle pour demander une seule chose : un cessez-le-feu immédiat et interpeller les élus que nous sommes, les élus locaux et le Parlement européen".
Actuellement, la situation est décrite comme "invivable, c'est une voie sans issue tant qu'il n'y aura pas de cessez-le-feu. Il n'y a pas le matériel nécessaire, pas d'infrastructures pour soigner". Un médecin revenu de Gaza a même donné l'exemple d'un match de boxe : "il y a un fort et un faible, le fort frappe le faible, il continue, l'arbitre n'intervient jamais et n'arrête pas le match, même si le joueur faible est par terre. Il continue et, tant qu'il est en vie, il tape et il tape", rapporte Mohrad Laghrari.
Les images qui ont été diffusées étaient "effrayantes", même choses pour les témoignages. "Ils sont très pessimistes sur la situation", souligne-t-il. Néanmoins, "ce qui nous a donné le courage, c'est le fait d'avoir des médecins bénévoles français qui donnent de leur temps, c'est ça qui nous donne de l'espoir".
Les médecins ont également rapporté que "les Palestiniens sont courageux malgré la situation dans laquelle ils sont. Ils disent qu'ils n'ont pas besoin de plus de médecins, mais juste de demander un cessez-le-feu, demander à l'Europe d'intervenir". C'est la raison pour laquelle "tout le monde est monté au Parlement européen", poursuit Mohrad Laghrari.
"La Palestine incarne la défense du plus faible"
Mais d'où vient l'engagement de l'élu beauvaisien pour la Palestine ? "Mon engagement, c'est dans mon ADN", souligne celui qui milite depuis son plus jeune âge. "Je suis du côté des opprimés, des minorités, des discriminés et pour moi, ce qui symbolise la lutte contre l'injustice, c'est la cause palestinienne". Il ajoute qu'aujourd'hui, "la Palestine incarne la défense du plus faible".
C'est pourquoi, à la sortie du colloque, il se dit "bouleversé par les témoignages et les images". Mohrad Laghrari affirme même être celui qui a versé le plus de larmes. "Est-ce que c'est le fait d'être papa ?", s'interroge-t-il avant de poursuivre : "Mais je reste tellement optimiste quand je vois la mobilisation des marcheurs, des médecins, des docteurs, et puis surtout des eurodéputés irlandais et espagnols qui avaient une parole forte sur Israël".
Il salue l'intervention et la présence de Clare Daly, Mick Wallace et Ana Miranda Paz "qui ont eu un courage qu'on ne voit pas beaucoup en France, qu'on entend que très peu".
Des actions de soutien à Beauvais
Dans la ville de Beauvais, les actions de soutien pour les Palestiniens sont bel et bien présentes, notamment au niveau de la vie associative. "Des manifestations sont organisées au moins une fois par mois" depuis le 7 octobre 2023. Aussi, "dans quelques semaines, un repas sera organisé pour récolter des fonds" et les remettre à des associations "que ce soit pour acheter du matériel médical ou tout ce dont ils ont besoin".
Une coordination au niveau local est en place "pour réfléchir aux actions qu'on peut mener", comme venir au Parlement, et représenter les Beauvaisiennes et Beauvaisiens dans leurs positions sur la Palestine.
Mohrad Laghrari demande à ouvrir les yeux "sur ce qui se passe à Gaza, car c'est inhumain, on ne peut pas fermer les yeux sur cette situation". Il appelle à "réclamer, à la veille des élections européennes, une parole forte, un cessez-le-feu immédiat" auprès de la France, "de nos autorités françaises, du président de la République", Emmanuel Macron.