Une manifestation pour réclamer "un cessez-le-feu immédiat" à Gaza et "mettre la pression" sur Emmanuel Macron

Environ 80 personnes ont marché en soutien au peuple palestinien à Amiens (Somme) samedi 13 janvier 2024 après-midi. Elles ont réclamé "la levée du blocus sur Gaza" et manifesté leur colère envers le gouvernement français qu'elles accusent de soutenir un État "responsable d'un génocide".

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"Halte au génocide", "Israël assassin, Macron complice", scandent les manifestants réunis devant la mairie d'Amiens (Somme) samedi 13 janvier après-midi. Ils sont environ 80 à avoir bravé le froid de ce début janvier pour montrer leur solidarité avec le peuple palestinien.

Nous sommes face à des actes génocidaires que l'Afrique du Sud a très bien démontrés, face à une intention génocidaire très bien formulée par les responsables israéliens.

Yasha Urani, membre du collectif Urgence Palestine d'Amiens

Le 29 décembre 2023, l’Afrique du Sud a porté plainte devant la Cour internationale de justice (CIJ) contre l’État hébreu, l’accusant de violer la convention sur la prévention et la répression du crime de génocide. La CIJ juge cette plainte depuis le 11 janvier.

"Nous sommes là aujourd'hui pour mettre la pression sur notre gouvernement pour [qu'il soutienne] cette plainte afin de mettre fin à ce génocide en cours et pour demander un cessez-le-feu immédiat et la levée du blocus sur Gaza", poursuit Yasha Urani, avant le début de la marche dont le parcours a été autorisé par la préfecture de police. 

"Les massacres continuent avec une intensité redoublée"

Aux cris de "Palestine vaincra, Palestine vivra", "enfants de Gaza, enfants de Palestine, c'est l'humanité qu'on assassine", et brandissant quelques drapeaux palestiniens, FO, CGT et Picardie Debout, les manifestants se dirigent vers le palais de justice avant de revenir à leur point de départ. 

"Les massacres continuent aujourd'hui à Gaza, avec une intensité qui est même redoublée parce que, d'ici à la fin de l'année, on a 500 000 personnes qui peuvent mourir de faim et de maladie, faute de médicaments et d'eau potable", s'insurge Kévin Crépin, secrétaire de l'union départementale de la CGT de la Somme. 

"La famine approche", a alerté le chef de l’humanitaire de l’ONU, Martin Griffiths, début janvier.

Fin décembre 2023, un rapport du système de surveillance de la faim de l'ONU indiquait que le "scénario le plus probable" prévoyait que, d'ici au 7 février, l'ensemble des 2,2 millions d'habitants seraient en situation de "crise de la faim ou pire". Et qu'"au moins une famille sur quatre", soit plus de 500 000 personnes, serait confrontée à des conditions catastrophiques. 

"C'est inacceptable et on ne laissera pas Macron tranquille"

"Il est indispensable pour nous de ne pas laisser tranquille le gouvernement Macron qui continue de soutenir Netanyahou [Benyamin Netanyahou, Premier ministre d'Israël, ndlr], qui continue de soutenir un État qui, aujourd'hui, est responsable d'un génocide. Les livraisons d'armes en direction d'Israël continuent, des armes dont on sait qu'elles vont être destinées à tuer des femmes, des enfants, des vieillards, des infirmes, des malades, et à bombarder des hôpitaux. C'est inacceptable et on ne laissera pas Macron tranquille", tance Kévin Crépin. 

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Les manifestants défilent aux cris de "Israël assassin, Macron complice", samedi 13 janvier 2024 à Amiens (Somme). ©FTV

Selon le rapport au Parlement sur les exportations d'armement de la France de 2023, Paris a livré pour 111,1 millions d'euros d'armes à Israël depuis 2017, dont 15,3 millions en 2022. Le 22 novembre 2023, lors des questions au gouvernement, le député insoumis Carlos Martens Bilongo a demandé à la ministre des affaires étrangères de l'époque, Catherine Colonna, si la France allait continuer à livrer des armes à Israël. Sans obtenir de réponse claire de la part de la ministre. "L'article 6 du traité sur le commerce des armes (TCA) interdit à la France de vendre des armes pour commettre des crimes de guerre", a rappelé le député. 

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, 23 708 personnes ont été tuées et 60 005 autres blessées dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi 12 janvier par le ministère de la Santé du Hamas, qui gouverne le territoire depuis 2007. Ce bilan n’a pas pu être vérifié de source indépendante, indique l'AFP. 

Environ 1 140 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans les attaques du mouvement islamiste palestinien, selon un décompte de l’AFP établi à partir du bilan israélien. Sur les quelque 250 otages enlevés dans le sud d’Israël lors de l’attaque du 7 octobre, 132 manquent à l’appel, dont 25 sont morts sans que leurs corps aient été restitués, selon les autorités israéliennes.

Avec Claire-Marine Selles / FTV

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