Une équipe de quatorze médecins volontaires sera envoyée la semaine prochaine pour relever les bénévoles déjà présents depuis un mois sur la bande de Gaza. La formation vise à préparer psychologiquement les médecins et à leur apprendre les gestes à adopter lors de situations extrêmes.
Depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza le 6 octobre 2023, les médecins de l'association PalMed Europe, qui œuvre pour secourir les civils en Palestine, n'ont pas une minute de répit.
Mais après un mois d'activités en plein cœur du conflit, les équipes de soins sont épuisées et peinent à continuer leur travail.
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Pour préparer les nouveaux volontaires, Mohamed Salem, médecin lillois et membre de la branche française de PalMed, organise une formation à la médecine de guerre ce samedi 4 novembre et jusqu'à dimanche, à Paris.
Mais ce premier contact avec les techniques de soins en zone de conflit sera plutôt express, puisqu'une première équipe de 14 personnes devrait partir très prochainement pour la Palestine... "Si nous recevons les autorisations à temps", temporise Mohamed Salem, avant de se radoucir. "Mais pour l'instant une fenêtre de départ se profile dès la semaine prochaine."
There aren't only numbers !!! pic.twitter.com/UdGvKsAgln
— PalMed europe (@PalMedEuropee) November 2, 2023
Évoluer en même temps que le conflit
48 heures, le temps pour la nouvelle équipe, composée de chirurgiens, d'anesthésistes, d'urgentistes et d'infirmiers, de se confronter à des pratiques qui leur sont parfois encore inconnues.
"Même les professionnels ayant déjà travaillé en zone de conflit doivent continuer à se former", fait savoir Mohamed Salem. "Les conflits évoluent et les blessures infligées par des technologies modernes aussi. Il faut mettre à jour nos connaissances sur ces méthodes destructives pour pouvoir soigner et aider le plus de victimes possible."
Suivre psychologiquement les volontaires
Sur place, les médecins ne disposeront pas des mêmes ressources qu'en France, les blessures rencontrées ne pourront donc pas être prises en charge de la même façon. "Le principal en zone de conflit, c'est de stabiliser la victime depuis sa prise en charge jusqu'à la structure de soins", confie Raphaël Pitti, médecin spécialiste des zones de guerre, qui assurera la formation de ce week-end.
"Là-bas nous sommes souvent amenés à devoir faire des choix éthiques qui vont contre notre volonté."
Selon le médecin, les victimes des zones de guerre meurent d'asphyxie ou d'hémorragie dès la première heure qui suit leur blessure. Or sur place, les médecins ne disposent pas forcément de bombonnes d'air ni de poches de sang pour leur venir en aide. "On doit apprendre à faire face à des situations qui ne jouent pas en notre faveur. Là-bas nous sommes souvent amenés à devoir faire des choix éthiques qui vont contre notre volonté."
Pour appréhender ces problématiques, la formation de ce samedi comprendra un large volet de préparation psychologique, afin que les médecins volontaires "aient bien conscience que tout le monde ne pourra pas être sauvé", comme le précise fatalement Raphaël Pitti.