Amy Bah, la candidate divers gauche de la 1ère circonscription du Nord devra-t-elle retirer le logo du Nouveau Front Populaire sur ses affiches de campagne comme l'a demandé Aurélien Le Coq, investi officiellement par l'union des gauches ? Le tribunal administratif de Lille doit trancher la question ce jeudi 20 juin.
La feuilleton continue dans la 1ère circonscription du Nord. Dernier épisode en date : la bataille autour du logo Nouveau Front Populaire. Aurélien Le Coq, investi par l'union des gauches après le retrait d'Adrien Quatennens, a saisi mardi 18 juin la justice pour que la candidate dissidente de gauche, Amy Bah, retire le logo sur son matériel de campagne électorale (affiches, tracts, communiqués de presse etc.)
Le tribunal administratif de Lille devrait trancher la question rapidement, lors d'une audience jeudi 20 juin au matin, selon l'information de nos confrères de France Bleu Nord.
"Clarifier la situation" pour la France Insoumise
Du côté de La France Insoumise, on explique cette démarche par un besoin de "clarifier la situation" dans un début de campagne marqué par moult rebondissements. "LFI saisit les autorités dès qu'il y a un cas litigieux qui peut porter à confusion, à Lille mais aussi partout en France", précise Nicolas Heyn, responsable des relations presse du parti.
Concrètement, LFI demande le retrait de la mention Nouveau Front Populaire comme elle peut être inscrite sur le communiqué de l'équipe d'Amy Bah ci-dessous.
Après avoir consulté l’ensemble des personnes qui ont proposé ma candidature et pour l'espoir qu'elle a fait naître, j’ai fait le choix de la maintenir.
— Amy Bah (@amybah_) June 17, 2024
La véritable bataille n'est pas dans le Nord, mais contre l'extrême droite
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"La suite logique des techniques d'intimidation de LFI", selon Amy Bah
Pour Amy Bah, candidate divers gauche, président de l'association féministe NousToutes, cette procédure "est la suite logique des techniques d'intimidation très puissantes de La France Insoumise à Lille". "J'ai déjà reçu des pressions, des menaces et du cyberharcèlement, assure-t-elle. Je crois qu'ils ont utilisé toutes leurs cartes."
La candidate féministe était entrée en campagne contre le député sortant Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales (il avait donné une gifle à son ex-femme). Ce dernier avait finalement décidé de se retirer, quelques heures avant la fin des dépôts de candidatures, pour laisser la place à son ancien directeur de campagne et co-animateur des Jeunes Insoumis, Aurélien Le Coq, qui avait hérité de la bannière Front Populaire.
Une gauche désunie dans la 1ère du Nord
Face à ce retrait, Amy Bah, soutenue, entre autres, par la maire de Lille, Martine Aubry, ne s'était pas pour autant effacée. "Je maintiens cette candidature à ce stade", déclarait-elle sur le plateau de France 3 Nord Pas-de-Calais, invitée du Ici 12/13, lundi 17 juin. La veille, Aurélien le Coq, appelait la candidate à la "rejoindre" et "faire campagne ensemble".
Si le tribunal administratif ordonne à la candidate dissidente de supprimer le logo du Nouveau Front Populaire de ses affiches, cela pourrait freiner sa campagne. Devra-t-elle réimprimer tout son matériel électoral ? Cela peut-il se faire dans les temps avant le premier tour du scrutin le 7 juin prochain ? Pourra-t-elle financer ce coût supplémentaire dans un contexte d'inflation du prix du papier ? Le feuilleton de la 1ère circonscription du Nord est loin d'avoir livré son épilogue.