Aurélien Le Coq demandait à changer le matériel de campagne et la mention "en soutien au Nouveau Front Populaire" inscrit sur la candidature d'Amy Bah. Le juge des référés a décidé de ne pas suivre l'argumentaire du candidat.
"Le juge des référés (...) a rejeté la demande d'Aurélien Le Coq". Au terme d'une audience devant le tribunal administratif de Lille, ce jeudi 20 juin, Amy Bah remporte un premier round devant la justice à 10 jours du premier tour des élections législatives anticipées.
La candidate divers gauche dans la 1ère circonscription du Nord avait porté sur son bulletin de vote et sur sa profession de foi la mention "en soutien au Nouveau Front Populaire" et utilisé une charte graphique très proche de celle du Nouveau Front Populaire.
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Or, après la décision d'Adrien Quatennens de se retirer dimanche dernier, Aurélien Le Coq a été nommé par la France insoumise comme le seul et unique candidat de cette alliance électorale.
L'atteinte à la sincérité du vote "pas établie"
Ce dernier affirmait que la confusion alimentée par ces mentions sur l’existence d’une investiture d'Amy Bah au titre du Nouveau Front Populaire pouvait égarer les électeurs et, de ce fait, fausser la sincérité du vote à venir. Le tribunal administratif a rejeté sa demande.
"Les médias, locaux et nationaux, avaient informé le public [...] que M. Le Coq avait été désigné comme nouveau candidat unique du Nouveau Front Populaire par LFI à la place de M. Quatennens et que la candidature de Mme Bah avait été suscitée par l’investiture de M. Quatennens", précise le référent communication du tribunal administratif de Lille. "Si Mme Bah a déclaré soutenir le programme du Nouveau Front Populaire, elle n’a pas revendiqué publiquement une investiture à ce titre et qu’aucun des partis composant cette alliance ne lui a apporté son soutien", ajoute-t-il.
Le juge des référés en a conclu qu’en l’espèce, l’existence d’une atteinte grave et manifestement illégale à la sincérité du vote n’était pas suffisamment établie.
Un "aveu de faiblesse du candidat LFI"
Blandine Cuvillier, directrice de campagne d'Amy Bah, s'est déclarée "très heureuse" de cette décision "juste" contre une procédure "unique" en France. Elle indique qu'il existe "des actes de dissidence à gauche en France" et regrette que cela soit une procédure judiciaire "bâillon" car Amy Bah "ne s'est jamais déclarée investie par le NFP mais a dit soutenir le programme et les valeurs du NFP". Quelque part, "c'est un aveu de faiblesse du candidat LFI", conclut Blandine Cuvillier.
En manif contre l’extrême-droite, j’en profite pour vous annoncer qu’on a gagné le procès contre @Aurelien_Le_Coq
— Amy Bah (@amybah_) June 20, 2024
Merci aux Maîtres Thieffry et Potié. Ravie que le juge ait reconnu la sincérité et la légalité de ma candidature. pic.twitter.com/7QE9YyWbj4
Nicolas Heyn, responsable des relations presse de la France Insoumise dans le Nord, a pris acte de cette décision et du fait qu'il y avait, selon le juge, assez de différence entre les bulletins de vote. Le candidat Aurélien Le Coq a 48 heures pour faire appel à compter de la notification de l'ordonnance.