Le président de la région a accordé une interview à France 3 ce 23 juin. Depuis le second tour des législatives le chef de file des Républicains des Hauts-de-France s'est peu exprimé. Il appelle Emmanuel Macron à composer avec l'opposition, et n'exclut pas des alliances.
Il sort de son silence pour la première fois depuis le second tour des législatives, ce 19 juin. Xavier Bertrand s'est exprimé dans le JT de France 3 Hauts-de-France depuis le conseil régional. Son parti, Les Républicains, en difficulté depuis le score minime de l'élection présidentielle, a vu son groupe parlementaire se réduire drastiquement après les législatives. De 112 élus à l'Assemblée Nationale en 2017, ce qui représentait déjà un revers, Les Républicains passent à 61. En revanche, le parti de droite est toujours en force au Sénat, qui a été un grand pôle d'exercice de l'opposition pendant le premier quinquennat. Le groupe LR et leurs alliés occupent, dans la seconde chambre parlementaire, 146 sièges, loin devant les autres groupes politiques.
Emmanuel Macron, lui aussi, est mis en difficulté par la composition de cette Assemblée où il perd sa majorité absolue. Dans une allocution retransmis en direct le 22 juin, le président a reconnu qu'il faudrait apprendre à "légiférer différemment" et appelé les chefs des partis d'opposition à prendre leurs responsabilités", agitant en toile de fond la menace d'un blocage institutionnel.
"Ça va très certainement être un grand changement pour lui !"
"Emmanuel Macron a été élu, pour cinq ans, avec toutes les prérogatives d'un président de la République, mais pour les législatives, les Français ont dit "vous ne déciderez plus seul", a réagi Xavier Bertrand. Il va donc falloir qu'il compose, qu'il écoute sur les sujets les plus concrets, ceux qui touchent au quotidien et à l'avenir des Français. Ça va certainement être un grand changement pour lui ! Nous, nous sommes prêts à améliorer les textes, avec des propositions très concrètes." Le président de Région s'est refusé à faire partie d'un gouvernement de coalition, mais n'a pas exclu des alliances ponctuelles.
"Je vais vous donner un exemple concret. S'il y a un texte sur le pouvoir d'achat dès cet été, LR le votera à une condition : c'est qu'on n'oublie pas ceux qui travaillent, a illustré le président de Région. J'ai en tête des rencontres de salariés qui me disent "si c'est comme le chèque énergie, nous, on n'en verra pas la couleur". Toutes les aides mises en place doivent intégrer ceux qui travaillent : les salariés, les artisans, les commerçants, les agriculteurs, sans exception."
Concernant son avenir en politique, Xavier Bertrand a exclu la possibilité de quitter le groupe Les Républicains ou même d'en prendre la présidence, estimant que le groupe se devait de laisser "plus de places aux jeunes."