Les parents de Sélom et Matisse ont organisé samedi 13 janvier une marche blanche dans le quartier de Lille-Fives en hommage à leurs fils, tués après avoir été percutés par un TER le 15 décembre dernier.
Ils étaient environ 350 à braver le froid pour rendre hommage à Sélom et Matisse, deux jeunes mortellement percutés par un TER le 15 décembre dernier alors que la police était présente dans ce quartier de Fives. Le cortège a arpenté les rues pendant deux heures en direction du lieu de l'accident.
"On organise cette marche blanche pour la mémoire de nos enfants, pour connaître la vérité, que justice soit rendue", a expliqué la mère de Matisse, Valérie Bondu, distribuant des ballons et des roses blanches. "C'est très dur. C'était mon seul enfant", explique cette maman tenant dans les bras un portrait de son fils. Vous pouvez voir les images de ce rassemblement ci-dessous dans le sujet réalisé par nos équipes.
Le départ de la marche a été donné par le père de Sélom, avec un message de résistance : "cette marche, c’est aussi pour dire aux autorités : nous voulons la justice et la vérité", a-t-il déclaré. Une référence explicite aux circonstances troubles qui entourent la mort des deux adolescents : les deux autres jeunes qui les accompagnaient ont déclaré qu'ils se trouvaient sur les voies après avoir fui un contrôle de police.
Fin décembre, le parquet a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour "recherches des causes de la mort", affirmant que les victimes n'avaient pas fait l'objet de contrôle de police avant l'accident mais que celle-ci était bien présente dans le quartier."Je voudrais avoir une confrontation avec les six policiers présents ce soir-là. Je veux les voir, qu'on m'explique si vraiment ils les ont vus, pourchassés, qu'est ce qu'ils leur reprochaient", a déclaré la mère de Matisse.
La sœur d'Adama Traoré a fait un discours
La sœur d'Adama Traoré, un jeune décédé à la gendarmerie de Persan (Val d'Oise) dans des circonstances encore aujourd'hui non éclaircies, avait fait le déplacement. Au micro, elle a livré un réquisitoire contre les dérives policières. "Pourquoi les jeunes courent ? Parce que les jeunes, on les tutoie, on leur crache dessus, on les déshumanise", a-t-elle notamment dénoncé, avant de conclure : "c’est un sytème qui a tué ces jeunes. Et c’est un système national."Au milieu de la marche, une banderole "Flics dans nos quartiers = nos jeunes en danger" a été brandie tandis qu'une partie de la foule scandait "Police partout, justice nulle part ". Le père de Sélom a alors repris le micro pour demander à ce qu'il n'y ait qu'un seul slogan : justice pour Sélom et Matisse. Le cortège arrivé près du lieu du drame, les ballons blancs ont été lâchés dans le ciel.
Les familles des deux jeunes décédés se sont constituées parties civiles et seront prochainement entendues par le juge d'instruction, a confirmé leur avocat, Me Frank Berton, qui réclame une enquête de l'IGPN.