"A Lille, le supporter est exigeant mais généralement assez patient", disent les fans des Dogues : tant mieux pour Frédéric Antonetti, coach d'un LOSC qui vient de perdre son troisième match d'affilée en L1 et une partie de ses nerfs avec son exclusion mardi soir face à Toulouse (défaite 2-1).
Officiellement, le technicien corse n'est pas menacé. "Je vous confirme mon soutien total à mon coach" a annoncé à l'AFP le président de Lille Michel Seydoux. "Il n'y a pas de débat", a renchéri le directeur général adjoint du LOSC en charge du sportif, Jean-Michel Vandamme.
Au lendemain de la défaite contre le TFC, la quatrième en six rencontres de championnat, le coach de 55 ans est sans doute en partie protégé contractuellement puisqu'il a étendu récemment son contrat jusqu'en juin 2020. Ce qui ferait de lourdes indemnités à payer maintenant en cas de limogeage. Le PSG, pour se séparer de Laurent Blanc après l'avoir prolongé, avait dû régler la bagatelle de 22 M EUR selon la presse.
"Ce n'est pas parce qu'un match ne se passe pas bien qu'il faut tout remettre en cause. C'est toujours l'homme de la situation", avait déjà déclaré Seydoux après la débâcle (4-1) à domicile face à Monaco le 10 septembre, trois jours avant l'annonce de sa prolongation.
Pourtant, avec une équipe peu remaniée, la mayonnaise ne prend pas avec les nouveaux arrivants. Si la préparation a été tronquée par l'arrivée tardive de plusieurs joueurs dont Nicolas De Préville, Younousse Sankharé ou Naïm Sliti, l'équipe semble surtout en manque de confiance depuis la piteuse élimination face aux modestes Azerbaïdjanais de Qabala au 3e tour préliminaire de l'Europa League (1-1, 0-1).
Souvenir de la saison passée
François Stock, président de la section Dogues du Net, se fait l'avocat d'Antonetti : "Il ne faut pas oublier ce qu'il a fait l'an passé. Je ne pense pas que ce soit sa faute. C'est plutôt le club qui est responsable du mercato tardif. L'équipe a raté son premier rendez-vous de la saison, Qabala, et ça l'a déstabilisée. Elle doit vite retrouver son équilibre". L'entraîneur, arrivé sur le banc de Lille en novembre, avait mené le club à la 5e place la saison dernière à l'issue d'un superbe sprint final (huit victoires et deux nuls). "La situation est inquiétante mais pas catastrophique, ajoute-t-il. Le retard en championnat n'est pas rédhibitoire, on l'a vu l'année dernière. Il n'y a pas de divorce entre les supporters et les joueurs". Pourtant les signaux d'alarme sont là. Mardi, trois jours après avoir reconnu que le club était "en crise" après une défaite cruelle (1-0) à Lorient, Antonetti a effectué pas moins de six changements afin de casser cette mauvaise dynamique.
Mais malgré une amélioration dans le jeu, la fébrilité de sa défense, récurrente depuis le début de saison, a entraîné une défaite largement évitable face au Téfécé. Et pour ne rien arranger, l'entraîneur corse a été exclu en début de match pour avoir invectivé l'arbitre. Preuve que la tension est palpable au LOSC. "On est dans le dur", a ainsi reconnu le capitaine Rio Mavuba mardi.
Mais le groupe lillois ne cesse de soutenir publiquement son coach, à l'image du défenseur international Sébastien Corchia : "On est tous derrière lui, on ne le lâchera pas. On tire tous dans le même sens pour s'en sortir."
Pour combien de temps encore ? Dimanche, Lille se déplace à Saint-Etienne.