"Je n'ai qu'un souhait, que le LOSC puisse redémarrer la saison prochaine en L1". Pour le nouvel entraîneur de Lille, Christophe Galtier, l'objectif du Top 5 affiché par ses dirigeants cet été est bien loin : l'urgence est de sortir de la zone rouge, et la mission commence ce samedi à Caen (20h).
Près de deux mois après le limogeage de Marcelo Bielsa, les Dogues abordent la deuxième partie de saison dans la position inconfortable de barragiste. Pour relever la tête, le nouveau technicien nordiste insiste sur un point : le collectif. "Il va falloir gagner des matches, jouer en équipe, jouer les uns pour les autres, ne pas tomber dans l'individualité et se réfugier derrière des erreurs de partenaires. Mon objectif c'est d'être une équipe très difficile à manoeuvrer et une équipe qui montre un bon état d'esprit. Il faudra un état d'esprit irréprochable pour faire une bonne deuxième partie de saison", souligne Galtier.
Deux semaines après son arrivée, l'ancien entraîneur de Saint-Etienne a pu mesurer l'ampleur de la tâche qui l'attendait. Et notamment lors de son premier match qui s'est soldé par une victoire dans la souffrance (4-2) sur la pelouse du Mans, adversaire évoluant trois divisions plus bas, le week-end dernier en Coupe de France.
"Le potentiel ne suffit pas"
"Il y a de la concentration et de l'application pendant un certain temps mais pas sur la durée. Il y aussi rapidement de la nervosité quand il y a des éléments contraires. On ne s'est pas appuyé assez sur l'organisation dans les moments difficiles et on est rapidement tombé dans la facilité", analyse-t-il. "L'équipe a du potentiel, mais le potentiel ne suffit pas. Il faudra que ce potentiel se mette à la disposition du collectif, et non pas de manière individuelle", martèle-t-il.
Selon lui, ses joueurs ont avant tout besoin de confiance et sont en manque de repères. C'est pour cela que contrairement à Bielsa, il les fera jouer à leurs postes de prédilection : "J'aime bien voir les joueurs dans leur registre". Sur le plan tactique, le Losc devrait évoluer en 4-4-1-1, même si le technicien a indiqué avoir travaillé deux systèmes. Comme au Mans, le Brésilien Thiago Mendes, le Lillois qui crée le plus de déséquilibres, devrait évoluer en meneur de jeu derrière l'attaquant, alors qu'il jouait plutôt devant la défense avec "El Loco".
"Thiago Mendes est un joueur avec une capacité à être décisif dans la prise de balle, la passe, le tir, et je souhaite qu'il soit le plus proche possible de la surface adverse, explique Galtier. Si je peux le limiter un petit peu dans les tâches défensives pour qu'il soit plus libre dans ses tâches offensives, je ne vais pas m'en priver".
"Son discours passe"
Du côté des joueurs, le retour à plus de normalité est plutôt apprécié. "Son discours passe. Il amène sa patte, ses idées. Il insiste surtout sur la cohésion du groupe pour qu'on retrouve de la solidarité sur le terrain et la confiance en nous", révèle Nicolas Pépé, qu'on ne devrait plus voir en pointe mais seulement sur son côté droit où il est beaucoup plus à l'aise.
Même si le club est interdit de recrutement par la DNCG, le gendarme financier du football français, l'entraîneur lillois ne désespère pas de voir un ou plusieurs renforts arriver. En effet, des négociations sont en cours pour faire revenir des joueurs prêtés : les attaquants portugais Eder (Lokomotiv Moscou/Russie) et sud-africain Lebo Mothiba (Valenciennes/L2) et le milieu portugais Xeka (Dijon/L1). "Nous en avons besoin, la situation l'impose", estime-t-il.
En attendant et alors qu'"il y a une urgence de points", Galtier devra faire avec les moyens du bord pour le déplacement à Caen, "une équipe avec un jeu bien identifié et des attaquants qui pèsent beaucoup, mais qui a aussi des failles."