Mobilisation contre les violences policières : un message fort mais peu de monde

Ils étaient quelques centaines de manifestants à Lille ce 7 juillet pour dénoncer la doctrine de maintien de l’ordre française. La mobilisation s’est déroulée dans le calme dans les rues du sud de la ville.

Une revendication : «Stop aux violences policières !»

Cet après-midi dans les rues de Lille, le but des manifestants était clair : faire entendre leur indignation, dénoncer les dérives policières et faire pression sur le gouvernement pour modifier sa doctrine de maintien de l’ordre. En cause notamment : un usage trop fréquent de grenades de désencerclement, de tirs de balles de défense, mais aussi les multiples violences physiques et verbales.

Partout en France, des «marches citoyennes» étaient annoncées contre les violences policières, et en mémoire d'Adama Traoré, mort lors d'une interpellation en 2016.

« L’usage des armes est disproportionné et injustifié par rapport aux risques induits »

Emmanuelle Jourdan Chartier

LDH

Pour Emmanuelle Jourdan Chartier, présidente de la section lilloise de la Ligue des droits de l’homme présente dans le cortège, «l'usage des armes est disproportionné et injustifié par rapport aux risques induits». Elle poursuit, «Ce qui frappe, c’est le souhait de l’exécutif et du gouvernement de réprimer toute forme de contestation, de désobéissance civile. Tout est utilisé pour écraser la protestation par ce gouvernement qui ne supporte pas l’opposition : des armes aux arrêtés administratifs illégaux».

Une mobilisation encadrée et sans incidents

Suite à l’appel de la LDH, de la FSU et de la CGT ; les participants s’étaient rejoints Place Sébastopol avant d’arpenter des rues du sud de Lille en direction du quartier de Wazemmes. Le départ initialement demandé Place de la République avait été refusé par la Préfecture pour des raisons de sécurité. Le parcours se voulait volontairement court, pour faciliter l’organisation et limiter les débordements.

Un peu moins de 300 personnes se sont retrouvées en ce premier jour très estival de vacances scolaires, peu idéal pour une mobilisation massive. Aucune violence n’a émaillé le bon déroulement de la manifestation, encadrée par un dispositif policier conséquent. Le cortège s'est dissout vers 15h45.

La France épinglée par l'UE et l'ONU

Ces derniers mois, la France a été épinglée a plusieurs reprises par l’Union Européenne et l’ONU dans un rapport de juin 2023. En cause : la gestion du maintien de l’ordre et «le manque de retenue dans l’usage de la force» par certains policiers et gendarmes dans le pays.

Pour Emmanuelle Jourdan-Chartier, co-organisatrice du rassemblement lillois, «la condamnation par les instances internationales doit alerter tout le monde. La réalité, c’est une dégradation complète de l’état de droit et un déni de démocratie».

Le premier semestre 2023 a été dans l’Hexagone synonyme de mobilisations sociale ou citoyenne massives, notamment dans le cadre de la réforme des retraites mais pas seulement. Les forces de l’ordre y ont régulièrement fait usage de la violence. A Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, lors d’un rassemblement contre un projet décrié de méga-bassine le 25 mars, plus de 200 manifestants ont été blessés.

Après les violences urbaines consécutives à la mort d'un chauffard lors d'un refus d'obtempérer à Nanterre, l’exécutif espère que l’été permettra à la tension de retomber. Au vu de l’enchaînement des crises sociales dans le pays, nul doute qu’il sera scruté de toutes parts, dans les Hauts-de-France et ailleurs.

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