Lancée il y a plus de 40 ans, la rando-cyclo Lille-Hardelot est de retour après trois années d'arrêt à cause du Covid-19. Plus de 8000 cyclistes amateurs ont répondu présent, impatients de retrouver le parcours de 160 kilomètres.
"On roule pour se faire plaisir entre amis", lance Isabelle. "Ça n'est surtout pas de la compétition", renchérit Monique. C'est dans cet état d'esprit que les 8500 cyclistes amateurs ont enfourché la selle pour affronter le Lille-Hardelot dès 7h du matin.
Après une absence de trois ans à cause de la crise sanitaire, la mythique rando-cyclo était de retour ce dimanche 22 mai 2022 avec un nouveau parcours et un final dans la forêt domaniale de Boulogne Hardelot.
La météo était de la partie puisque les coureurs ont eu droit à un grand soleil dès le départ à Lille Grand-Palais.
"On part ensemble, on arrive ensemble"
Lille-Hardelot n'est pas une course comme les autres. Ici, pas de compétition ou de performances chiffrées. On parle davantage de plaisir et de solidarité. C'est un "challenge entre copines et copains, c'est de l'amitié, explique une coureuse au départ. On part ensemble, on arrive ensemble".
Pour certains, c'est une première qu'ils décrivent comme "une balade entre copains". Malgré tout, beaucoup se sont préparés quelques semaines à l'avance pour espérer faire un bon score.
Car le Lille-Hardelot est aussi un défi qui pousse à se dépasser : lors des éditions précédentes, la moyenne de la course était de 8 heures. Les plus préparés arrivaient même au bout de 4 heures.
"On y va, on n'appréhende pas"
Au deuxième point d'étape à Saint-Omer, les coureurs font une "petite pause" et peuvent compter sur les bénévoles pour se ravitailler en fruits, boissons et biscuits. A mi-chemin, l'état d'esprit est toujours aussi positif. "Convivialité", "bonne ambiance" et "plaisir" reviennent régulièrement dans la bouche des participants, conscients que le plus dur les attend.
"Il faut garder un rythme régulier et on y arrive", conseille une coureuse. En effet, les difficultés arrivent : il faut affronter le dénivelé qui débute à Saint-Omer. Durant ce périple, la montée de La Calique et la côte du Haut-Pichot sont les plus redoutables.
Après le second ravitaillement, chacun y va de sa manière et à son propre rythme, seul ou à plusieurs, pour affronter la pente.
Certains sont accompagnés de musique. C'est le cas de cette jeune femme, seule, en sac à dos rose. "Je crois que je suis la seule. Le vélo sans la musique, c'est pas possible", affirme-t-elle, optimiste et déterminée. Une façon pour elle de se motiver et de garder le cap.
"L'arrivée à Hardelot, c'est le bonheur"
A l'arrivée, les proches s'empressent d'immortaliser le moment à coups de photos et de vidéos. La joie est à son comble. L'émotion aussi. Des pancartes "Bravo doudou", "Allez Papa" attendent Nicolas, ce père de famille qui peine à retenir ses larmes. "J'ai tout donné, lance-t-il, ému. Ça faisait un moment que je me préparais donc je suis très content."
Deux autres coureurs du même peloton se serrent la main en arrivant ensemble à destination. "Voir tout ce public autour, du début jusqu'à la fin, c'est magnifique." Son ami acquiesce : "Partout sur le parcours, il y a des gens qui applaudissent, c'est fabuleux", se réjouit-il.
À la fin, à chacun sa récompense: "la petite bière", "les frites" ou le simple "plaisir de voir la mer". Il ne leur reste plus désormais qu'à rentrer à la maison. Si certains prennent la voiture, d'autres feront le chemin inverse... toujours à vélo.