Le 3 mars, le consortium Pimkinvest a officialisé sa reprise de l'enseigne de prêt-à-porter Pimkie, jusque-là propriété de la famille Mulliez. Après 10 ans de galères, les nouveaux propriétaires promettent de "redresser" la marque. Mais les syndicats restent inquiets pour la sauvegarde des emplois.
Une institution régionale qui échappe pour le moment à la fermeture. Pimkie, enseigne de prêt-à-porter fondée à Lille en 1971, est sur le point de changer de main. Jusque-là propriété de l'Association Familiale Mulliez, la marque était en difficulté depuis déjà 10 ans : suppressions de postes, plans sociaux, mouvements de grève...
Pimkie enfin "redressée" ?
En mai 2022, l'AFM met officiellement Pimkie à la vente, 302 magasins rien qu'en France. Ce 3 mars 2023, le repreneur est connu avec certitude : l'AFM a accepté la proposition d'un consortium mené par les groupes Lee Cooper France et Amoniss, nommé pour l'occasion Pimkinvest.
"Pimkinvest a la volonté d’inscrire Pimkie dans un projet de long terme, en s’appuyant désormais sur une structure saine et désendettée à l’issue de la cession. Les nouveaux actionnaires ont été retenus pour permettre le redressement, le développement et la pérennisation de l’enseigne. Ils disposent d’une expertise reconnue dans l’industrie du textile" écrivent les nouveaux propriétaires dans un communiqué.
Cette passation rendue publique n'est pas un choc pour les syndicats. En interne, on dit que la vente était effective dès le 23 février et les syndicats suivaient de près le dossier depuis novembre 2022.
"Mulliez s'achète une bonne conscience"
La reprise est désormais complètement officialisée, mais une question reste encore sans réponse : combien d'emplois seront supprimés dans la manoeuvre ? En novembre dernier, l'annonce du choix du nouveau consortium comme potentiel repreneur retenu par l'AFM avait suscité autant de soulagement que de craintes.
"Ça me donne le sentiment que l’Association familiale Mulliez s’achète une bonne conscience parce qu’ils nous ont trouvé un repreneur mais demain, nous serons peut-être encore devant vous à dire : "c’est la fin de l’histoire" estimait Maley Upravan, déléguée syndicale FO Pimkie.
Selon la CFDT, Pimkinvest s'est engagé à mener un état des lieux dont les conclusions devront être présentées fin mars aux salariés. La dette accumulée par Pimkie, estimée à 200 millions d'euros, complique l'équation. Sur quelque 1500 salariés, les syndicats estiment que 500 postes pourraient être menacés. C'est en tout cas bientôt la fin, pour tous, de cette "attente interminable".