Transidentité, dead name, transphobie : Cyane témoigne de sa vie de femme trans et quinquagénaire quelques années après le début de sa transition.
Cyane a accepté de nous confier son témoignage de femme trans. Âgée d'une cinquantaine d'années, elle peut enfin exister en tant que femme aux yeux du monde.
Une transition
D’autre part, les papiers de Cyane ne reflètent pas encore tous son identité de genre. Sa carte vitale notamment commencent toujours par le chiffre 1 et porte son "dead name", c'est à dire son ancien prénom, celui qu'elle n'utilise plus. Cyane ne souhaite d'ailleurs pas le révéler. Sur un courrier de l’Insee qui lui est adressé, on peut lire la mention “Mr” à côté du prénom Cyane. Elle l’a raturé. “J’ai eu un mouvement d’humeur", explique-t-elle dans un sourire. Beaucoup plus sérieuse, elle ajoute : "C’est une gifle, c’est comme si on me crachait à la figure, c’est une non reconnaissance de mon identité de genre donc déjà un manque de respect."
Un passé
Un combat
Pour expliquer pourquoi le mot “transsexuel” est utilisé à tort à la place de transgenre, elle guide son auditoire à travers une expérience. “Fermez les yeux, à quoi pensez vous quand je vous dis “transsexuel" ?” Et plusieurs personnes dans l'assistance de répondre timidement : “A un sexe...” Cyane reprend alors : “Un sexe, voilà ça se limite à ça. Transsexuel est un terme qui vient de la psychiatrie. Est-ce que ça vous plairait d’être défini par une maladie psychiatrique. Pas trop hein ? Moi c’est pareil”
Le mot qui lui correspondrait le plus à qui elle est : “Trans”, simplement. Cyane témoigne également de la violence vécue par les personnes trans : commentaires brutaux des proches, les questions des inconnus, confusion entre orientation sexuelle et identité de genre... Elle résume sa situation en quelques mots : "La transidentité n'est pas une pathologie, c'est l'environnement qui est pathogène."