Parmi les nombreuses personnalités citées ces dernières semaines pour intégrer ou diriger le nouveau gouvernement, certaines sont bien connues dans les Hauts-de-France. On fait le point sur les dernières spéculations.
Il ne reste à Jean Castex que quelques jours, voire heures, avant de quitter Matignon. Alors que le nom de son successeur devrait être connu en début de semaine, les rumeurs vont bon train. Une dizaine de femmes se sont vues citées à plusieurs reprises ces derniers jours dans la presse comme de potentielles Premières ministres. Parmi elles, certaines sont ou ont été élues dans les Hauts-de-France. Tour d'horizon des "ministrables" de notre région.
Valérie Létard ou Caroline Cayeux à Matignon ?
Rapidement après sa réélection à la présidence de la République il y a trois semaines, le 24 avril, Emmanuel Macron a esquissé le portrait-robot de son Premier ministre idéal. "Quelqu'un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive" et, idéalement, une femme.
Depuis, un certain nombre de noms de personnalités politiques, de premier plan comme inconnues du grand public, ont fleuri dans les colonnes des journaux nationaux. Bien qu'Emmanuel Macron ait assuré, lors d'un déplacement à Berlin (Allemagne) la semaine dernière, connaître l'identité de son futur Premier ministre. Les suppositions continuent.
Ces derniers jours, les noms de femmes politiques bien connues dans les Hauts-de-France ont ainsi circulé. Dans son édition du jour, Le Journal du Dimanche a évoqué le nom de Valérie Létard. La sénatrice de 59 ans née à Orchies a un long CV en politique. Vice-présidente du Sénat et conseillère départementale, elle fut par le passé secrétaire d'Etat sous la présidence de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2010, présidente de Valenciennes Métropole puis première vice-présidente de Xavier Bertrand au conseil régional.
Son appartenance au parti de centre-droite, l'Union des démocrates et indépendants (UDI), ainsi que sa présence remarquée à la cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron auraient pu plaider pour elle. Mais son manque d'expérience sur les questions environnementales jouerait en sa défaveur.
Si le magazine L'Express cite également le nom de Valérie Létard parmi les potentielles futures Premières ministres, il évoque aussi une autre personnalité locale : Caroline Cayeux, la maire de Beauvais, préfecture de l'Oise. Ancienne sénatrice, elle a quitté le parti Les Républicains (LR) en 2018, et a soutenu la candidature d'Emmanuel Macron cette année. Cette autre transfuge de la droite était elle aussi présente lors de la cérémonie d'investiture du président de la République.
Mais à en croire les quotidiens et hebdomadaires nationaux, ni Valérie Létard, ni Caroline Cayeux ne poseront leurs bagages à Matignon ces prochains jours. Pour Le Journal du Dimanche comme pour Le Parisien, la bataille pour le trône oppose l'actuelle ministre du Travail, Élisabeth Borne, et la présidente du Grand Reims et secrétaire d'État sous la présidence de jacques Chirac, Catherine Vautrin. Le Parisien croit même savoir que cette dernière a accepté le poste et qu'elle finalise la composition de son cabinet.
De nouveaux ministres venus des Hauts-de-France ?
Si Matignon ne devrait pas accueillir de locataire venue de notre région, rien n'est moins sûr pour les autres ministères. Selon nos confrères du Parisien, le nouveau gouvernement, qui devrait être connu d'ici mercredi, se composerait de 16 ministres (autant d'hommes que de femmes). Et parmi les nouvelles têtes, on pourrait retrouver... Caroline Cayeux la maire de Beauvais.
D'autres personnalités locales ont vu leurs noms cités ici et là, comme Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, et Natacha Bouchart (LR), maire de Calais. Tous deux étaient également présents à l'investiture d'Emmanuel Macron.
Une autre figure politique locale est pressentie pour intégrer la nouvelle équipe gouvernementale : le député de l'Oise, Eric Woerth. Celui qui vient de quitter Les républicains jouit lui aussi d'une longue carrière politique. Ministre du Budget puis du Travail sous François Fillon, il est depuis 2017 le président de la puissante commission des Finances de l'Assemblée nationale. Mais selon Politico, l'ancien secrétaire général de LR ne fait pas l'unanimité chez LREM, notamment à cause de sa mise en examen dans l'affaire de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy.
Enfin, considérés comme "Macron-compatible", le maire de Saint-Omer François Decoster, la maire socialiste de Denain Anne-Lise Dufour-Tonini ou encore le président du département de la Somme (ex-LR, aujourd'hui divers droite), Stéphane Haussoulier, pourraient faire leur entrée surprise au prochain gouvernement.
Quid des ministres actuels ?
Le gouvernement sortant faisait la part belle aux Hauts-de-France. Cinq membres étaient originaires de la région, sans compte Alain Griset, qui a démissionné en décembre dernier, et Agnès Pannier-Runacher, qui n'a d'attaches à la région que par son concubin.
Cette dernière était d'ailleurs un temps pressentie pour être investie par la majorité présidentielle aux prochaines élections législatives sur la 3ème circonscription du Pas-de-Calais. Mais c'est finalement son conjoint, l'ancien socialiste originaire de Béthune Nicolas Bays, qui briguera la députation sur la circonscription. Ce qui laisse entendre que l'actuelle ministre de l'Industrie pourrait être reconduite dans le prochain exécutif ? Plusieurs médias en font le pari.
Le pénaliste Eric Dupond-Moretti ne sera pas non plus candidat aux élections législatives. Selon L'Express, le Nordiste a très envie de poursuivre l'aventure ministérielle. Mais les nombreuses polémiques qui ont entouré son action de garde des Sceaux pourraient bien l'écarter du pouvoir.
Quant aux quatre autres, ils sont bien candidats. Laurent Pietraszewski sur la 11ème circonscription du Nord qu'il a remportée en 2017. Brigitte Bourguignon tentera de se faire élire pour la troisième fois d'affilée dans la 6ème du Pas-de-Calais, tout comme Barbara Pompili dans la 2ème de la Somme. Gérald Darmanin est lui candidat sur la 10ème circonscription du Nord, dont il fut élu député en 2012. Son suppléant est l'actuel député (Agir) Vincent Ledoux.
Leurs candidatures n'actent cependant pas l'arrêt définitif de leur aventure gouvernementale sous Emmanuel Macron. On imagine mal, par exemple, Gérald Darmanin assis sur les bans du Palais Bourbon lors des cinq prochaines années. Selon toutes vraisemblances, le gouvernement sera élargi et réajusté à l'issue des élections législatives des 12 et 19 juin, en fonction des résultats. En apportant, sans nul doute, à nouveau son lot de spéculations, puis de surprises.