Reçus place Beauvau, les bouchers espèrent en finir avec les vandales vegan

Victimes de plusieurs attaques de vitrines attribuées à des extrémistes vegan, les bouchers-charcutiers ont été reçus au ministère de l'Intérieur. Ils en sont ressortis avec l'espoir d'un coup d'arrêt à "l'impunité". Dans la région, une dizaine de commerces ont subi des dégradations dernièrement. 

Une cinquantaine de bouchers-charcutiers ont été victimes d'actes de vandalisme ce printemps en France, selon la profession.

Le dernier en date s'est produit dans la nuit de dimanche à lundi sur une vitrine de Jouy-en-Josas dans les Yvelines : la vitrine et la porte d'entrée du magasin ont été dégradées par plusieurs projectiles et un tag "Stop spécisme"a été tracé, selon la police.

L'acte de trop, pour  les représentants des commerce de viande reçus ce mardi Place Beauvau. 
 

Les bouchers-charcutiers écoutés


"Ca s'est très bien passé, on a eu les conseillers gendarmerie et police auprès du Ministre qui ont été vraiment à notre écoute", a déclaré lors d'un point-presse improvisé place Beauvau le président de la Confédération française de la boucherie-charcuterie et traiteurs (CFBCT), Jean-François Guihard, boucher dans le Morbihan.

Les artisans, reçus pendant une bonne heure, ont réclamé "la vigilance, l'arrêt de l'impunité et faire en sorte que les artisans puissent faire leur métier".

"On n'a jamais demandé de mettre un gendarme devant chaque magasin, mais les conseillers nous ont dit que les préfectures départementales allaient faire le nécessaire auprès des polices et gendarmeries locales", a ajouté M. Guihard.
    
"Je pense que l'impunité va s'arrêter", a-t-il estimé, indiquant qu'il y avait "des procédures judiciaires et il y aurait aussi certainement une surveillance
accrue de ces organisations
".
    
Il a toutefois appelé à ne pas faire d'amalgame: "Toutes les organisations ne sont pas violentes", a-t-il déclaré, évoquant "des groupuscules, dans des départements, dans des régions, qui sont violents".
 

Les associations antispécistes condamnent la violence


Les antispécistes (du latin "species", l'espèce) s'opposent à toute hiérarchie entre espèces, notamment entre l'être humain et les animaux. 

Les associations antispécistes L214 et 269 Libération animale, dont plusieurs militants étaient jugés lundi à Versailles pour s'être introduits illégalement dans un abattoir, ont indiqué ne pas être à l'origine de cette action à Jouy.
    
"On ne se reconnaît absolument pas dans ce type d'action, c'est clair et net (...) notre objectif, c'est de rassembler les gens, d'essayer de les rallier à la cause des animaux", a réagi auprès de l'AFP Brigitte Gothière, une des fondatrices de L214.
  
"On n'incite personne à casser des vitres", a déclaré de son côté Ceylan Cirik, coprésident de 269 Libération Animale, qui déplore qu'après ce type d'action "on ne parle pas du fond du problème qui est les animaux, là c'est les bouchers qui s'en sortent victimes".

Le 22 juin, les bouchers avaient adressé une lettre à M. Collomb dans laquelle ils réclamaient la protection de la police, après une vague d'actions contre des boucheries.
    
Dans les Hauts-de-France, sept boucheries ont été aspergées de faux sang en avril, une boucherie et une poissonnerie ont été vandalisées, leurs vitrines brisées et les façades taguées de l'inscription "stop au spécisme".

La maire de Lille Martine Aubry a indiqué que la mairie allait se constituer partie civile.
 

Une violence crescendo 

 
"On est passé d'une phase, à l'automne dernier, de tags ou de versement de faux sang, à aujourd'hui une phase de bris de vitres, de saccages de vitrine de magasin et ça c'est tout simplement inadmissible", déplore le président de la Confédération française de la boucherie-charcuterie et traiteurs.

"C'est pas un problème d'anti-viande ou de pro-viande, c'est un problème de liberté, on veut faire notre travail en paix", a-t-il conclu. 

Fin mars, une militante vegan de la cause animale qui avait publié un message injurieux vis-à-vis d'un boucher tué dans un supermarché à Trèbes (Aude) lors d'un attentat jihadiste, a été condamnée à sept mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme".
 
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