La MEL examine ce 16 décembre l'instauration d'un "péage positif" lors du conseil métropolitain. Il s'agira de récompenser les automobilistes qui acceptent de renoncer à leur voiture aux heures de pointe, pour privilégier d'autres modes de transports.
C'est l'un des serpents de mer de la politique lilloise qui refait surface. Le 16 décembre, lors du conseil métropolitain, la MEL examinera de nouveau la mise en place du système de "péage positif", aussi appelé "écobonus".
Déjà adoptée à Rotterdam, la mesure vise à fluidifier le trafic et éviter l'engorgement sur les grands axes, une problématique que Lille connaît bien. Le principe : récompenser les automobilistes qui renoncent à utiliser leur voiture aux heures de pointe.
Avec l'expansion du télétravail, les possibilités d'horaires décalés et le réseau très étendu de transport de la métropole sont autant d'alternatives accessibles à ceux qui vivent dans la ceinture métropolitaine. Pour les voyageurs contraints à l'utilisation de la voiture, pas de sanction.
Mais pour ceux qui accepteront d'y renoncer, la MEL envisage une compensation de 2 euros par trajet évité le matin et le soir, dans une limite de 80 euros par mois. Une somme qui permet d'amortir le coût d'un titre de transport Ilevia.
Sébastien Leprêtre, vice-président de la MEL chargé des Transports, nous explique la philosophie de cette mesure.
Quel est l'objectif visé par la MEL ?
On a travaillé avec le CEREMA, qui a fait des simulations et nous a permis de définir un objectif. Le but, c'est d'effacer environ 6% du trafic, soit 750 voitures environ. Ce n'est pas énorme mais on sait qu'avec ça, on aura une autoroute plus fluide aux heures de pointe - c'est-à-dire de 7h à 9h et de 16h30 à 18h30.
Quelles routes vont être concernées ?
On démarrera à l'automne 2023 avec l'A1 et l'A23. L'expérimentation va durer une bonne année et si ça produit l'effet escompté, on le déploiera sur des tanches optionnelles, à savoir l'A25, la RN41 et l'A22. On est sur un processus progressif. J'ai bon espoir que le projet soit adopté ce soir, en tout cas je n'ai pas senti de résistances.
Pourquoi ce dispositif n'a pas été mis en place plus tôt ?
On a eu un souci avec la CNIL, car originellement on devait recenser toutes les plaques d'immatriculation, la CNIL nous a fait savoir que ça ne pouvait pas être envisagé. On est plus du tout dans le même dispositif aujourd'hui, puisque ça va être du déclaratif. Si vous souhaitez entrer dans le dispositif, vous nous autorisez à lire votre plaque.
Il y aura des inscriptions formelles, avec déclaration de son identité, de sa plaque. Nous validerons cette inscription après quelques vérifications. Il y aura une application avec laquelle les utilisateurs vont dialoguer avec nous et déclarer leurs "effacements" c'est-à-dire les trajets qu'ils ne feront pas.