Samedi 19 juin, des internes lillois ont manifesté à Paris pour dénoncer leurs semaines à rallonge qui participent à créer un mal-être au travail. Depuis le début de l'année, en France, un à deux internes se suicident par mois.
Les internes en médecine se sont mobilisés ce samedi 19 mai pour dénoncer leurs conditions de travail. Une manifestation, qui a rassemblé une centaine de personnes, a eu lieu à Paris et une petite délégation d'internes lillois était présente. Et notamment Julian Bétrémieux, président du syndicat des internes de Lille : "dans la loi française, il est indiqué que l'on ne doit pas faire plus de 48 heures par semaine. Ce que l'on veut c'est que l'Etat reconnaisse que l'on en fait plus".
[Temps de travail non respecté, internes en danger]
— ISNAR-IMG (@ISNARIMG) June 12, 2021
✅ Un interne est un médecin en formation. Deux demi-journées sont consacrées à celle-ci par semaine.
❌ En pratique, près d’1 #interne #IMG sur 4 ne peut accéder à ce temps dédié.#EngagementTotal #PlaceAuxActes #PasPlusde48h pic.twitter.com/vB6JeA8yAX
"Nous voulons que l'Etat impose aux hôpitaux l'absence des internes quand ils ont dépassé leur quota d'heure"
Selon Julian Bétrémieux, qui est lui-même interne en psychiatrie, cette reconnaissance désirée ne passe pas par une augmentation des salaires. "Dans les faits, nous voulons que l'Etat impose aux hôpitaux l'absence des internes quand ils ont dépassé leur quota d'heure". Selon le communiqué de presse de l'intersyndicale des internes, ces étudiants en médecine travaillent en moyenne 58,4h par semaine, et parfois plus de 70h en chirurgie. "Il n’est pas rare de faire des semaines de plus de 80h et d’enchainer deux à trois gardes de 24h sans sommeil pendant une semaine", dénonce le communiqué.
Cette surcharge a des conséquences dramatiques puisque "un à deux internes se suicident par mois en France depuis le début de l'année", annonce le président des internes lillois. Il reconnait que dans la région, certaines initiatives vont dans le bon sens. Par exemple, au CHU de Lille, une consultation pour les étudiants en santé est offerte pour tenter de repérer les plus fragiles sur le plan psychologique : "cela participe à repérer des personnes fragiles qui ne vont pas consulter". Dans le monde des internes, les revendications n'ont pas bonne réputation : "il y a une omerta dans notre métier : certains se disent que s'ils parlent, ils ne vont pas pouvoir avoir le stage ou le poste qu'ils souhaitent", estime l'interne en psychiatrie.
A Paris, le défilé des internes s'est arrêté devant le ministère de la Santé. Une délégation a souhaité être reçue par le ministre, Olivier Véran. Sans succès.