L'opéra de Lille présente à partir de lundi une création de "Pelléas et Mélisande" de Claude Debussy, retardée de deux ans par la pandémie de Covid-19, qui opte pour une mise en scène sobre de cet opéra parfois associé à un certain "kitsch" symboliste
Deux ans après le début des répétitions, l'oeuvre sera présentée au public à partir de lundi, précédée par la diffusion d'un enregistrement sous forme de CD saluée par la critique musicale.
"Amoureux" du dramaturge symboliste belge Maurice Maeterlinck, dont la pièce a été adaptée en livret par Debussy, le metteur en scène Daniel Jeanneteau a fait le choix d'un décor unique et de costumes contemporains pour cette mystérieuse histoire d'amour et de jalousie se déroulant dans un "Moyen Âge de convention".
Pour moi, c'est tout sauf kitsch, ce texte est d'une force qui peut nous transporter
François Xavier Roth, directeur musical
Il a aussi voulu mettre en avant "la force de vie" du personnage de Mélisande, interprétée par la soprano Vannina Santoni, qui "amène le désordre dans un monde sclérosé", un royaume dirigé par un vieux souverain, a-t-il souligné lors d'une présentation à la presse.
"Pour moi, c'est tout sauf kitsch, ce texte est d'une force qui peut nous transporter", a assuré François Xavier Roth, qui assure la direction musicale de l'oeuvre, rappelant les moqueries dont a parfois été l'objet le texte de Maeterlinck.
Son orchestre Les Siècles, installé à Tourcoing, a pour principe de jouer "chaque répertoire sur les instruments historiques appropriés". Pour cet opéra créé en 1902, il utilisera des instruments semblables à ceux que Debussy a connus, comme des harpes anciennes et des instruments aux cordes en boyau, a-t-il expliqué.
"Pelléas et Mélisande", du 30 janvier au 8 février à l'opéra de Lille puis au théâtre de Caen les 24 et 26 mai.
Avec AFP