A l'appel de l'intersyndicale Unsa, Sud, CGT, FSU, un rassemblement avait lieu à 14h30, devant le rectorat de l'académie de Lille avant un défilé dans les rues de la ville.
"On rapproche les lycéens professionnels des apprentis, le projet gouvernemental vise à diviser en deux au niveau de la terminale le temps d'enseignement et le temps de stage", explique Mohamed Attia, Unsa éducation lycées professionnels, alors que les manifestants se rassemblent rue de Bavay devant le rectorat de l'académie de Lille. "Cela déséquilibre leur scolarité".
Pour ce professeur d'histoire et de lettres en lycée professionnel, trois arguments sont à retenir contre ce projet.
Grève dans les lycéens professionnels le 17 novembre by EP on Scribd
Le premier est la réduction des cours généraux en lycée professionnel, "pour ma part, il n'y a déjà plus grand chose en termes d'heures de cours, comment voulez-vous que les lycéens poursuivent en BTS après si on réduit encore la voilure ?", interroge Mohamed Attia.
"Fort déterminisme social"
Le deuxième est la modification de la carte de formation. "On va fermer des voies pour les adapter aux demandes des entreprises. Exemple, dans le valenciennois, on va avoir tendance à envoyer des élèves en stage pour répondre à la demande de production de voitures. Déjà qu'il y a un fort déterminisme social dans le nord... Mais c'est enfermer les élèves encore plus !", ajoute le professeur.
Le troisième, ce sont "les conséquences d'une mixité publique". Mohamed Attia explique : "les apprentis et les lycéens vont se retrouver ensemble en cours, mais comment gérer des jeunes qui ont des contraintes tellement différentes en termes de contrat avec un employeur ou ne serait-ce que du point du vue de l'organisation des plannings".
Pour conclure, le manifestant revient sur un point, "je veux bien que l'on forme pour un métier, mais il faut aussi éduquer le citoyen" et, en substance, permettre aux lycéens de "poursuivre leur évolution".