200 à 300 personnes avaient fait leur retour au Kinépolis de Lomme, pour sa réouverture.
"Est-ce que tout le monde a son masque ?", lance un employé en ouvrant les portes du multiplexe Kinepolis, à Lomme (Nord). En cette fin d'après-midi, les spectateurs souvent "impatients" retrouvent progressivement le plaisir des salles obscures, dans des conditions sanitaires inédites.
"On a profité de Netflix et des Blu-Ray à la maison, mais il n'y avait pas de possibilité de voir de nouveau film", glisse, enjouée, Sabine Billard, 35 ans, son billet à la main pour "En avant", la dernière création des studios Pixar, qu'elle avait prévu de voir avant le confinement.
7000 fauteuils
"Je suis contente de voir que les salles ont remis à l'affiche des films programmés avant la crise, cela leur donne une chance de faire des entrées", ajoute-t-elle, quelques minutes avant le début du film, le premier à être projeté depuis la fermeture le 16 mars au soir.
Au total, 200 à 300 personnes étaient attendues lundi dans cet immense complexe de 50.000 m² – le plus grand de France – situé dans la périphérie de Lille, qui compte quelque 7.000 fauteuils.
"C'est la première fois que les cinémas en France sont fermés aussi longtemps; même pendant les guerres, ils ont continué à tourner, donc tout le personnel était impatient", confie à l'AFP le directeur, Franck Barrières, dont le masque indique "Heureux de vous revoir".
"Hâte de revenir"
Port du masque obligatoire dans les parties communes, distributeurs de gel hydro-alcoolique installés, marquage au sol, panneaux en plexiglas devant les caisses, formation du personnel... Les mesures sanitaires ont été peaufinées avant le retour du public.
Grâce au système de numérotation, les fauteuils voisins des spectateurs sont automatiquement bloqués pour permettre la distanciation, et les confiseries sont même réservables en ligne pour minimiser les contacts.
Des mesures "nécessaires", estime Théo Van Den Broeck, 23 ans, qui a l'habitude d'aller au cinéma "une à deux fois par semaine". "Si on avait dû garder le masque pendant le film, on ne serait pas venus", reconnaît-il toutefois, son cornet de pop-corn à la main.
Une reprise de contact avec le public
"C'est une reprise de contact avec le public, car cela fait deux à trois mois que nous ne sommes pas sortis. Nous avions hâte de revenir pour retrouver l'ambiance, nous sommes même étonnés de voir aussi peu de monde", relatent de leur côté Alain et Hélène Tyberghien, venus voir "De Gaulle", sorti début mars.
Seules 10 des 23 salles ont en effet été rouvertes pour l'heure et, en cette journée ensoleillée, elles ne comptent pas plus d'une quinzaine de spectateurs chacune. Une fréquentation "pas tant inférieure à la moyenne" selon M. Barrières, qui espère que la séance du soir attirera davantage de public.