Après trois mois d'arrêt, les cinémas vont à nouveau proposer des séances avec une capacité réduite à une place sur deux. Les mastodontes comme les petits exploitants se préparent à cette réouverture. Exemple à Bousbecque, au cinéma associatif Le Foyer, une salle qui existe depuis 83 ans.
"Toutes les deux rangées, il faut compter cinq places. On devrait pouvoir accueillir une centaine de spectateurs à chaque projection", estime Chantal Caron. Avec son mari, ils gèrent le cinéma associatif Le Foyer de Bousbecque depuis 1971.
Du fait des mesures sanitaires, la salle ne pourra contenir que la moitié des 280 spectateurs habituels. Qu'importe. Chantal et Philippe Caron sont juste pressés de voir leur public revenir. À la réouverture, huit films seront à l'affiche, dont plusieurs étaient sortis avant le confinement.
"On reprend plus sur un programme art et essai où on a moins de monde. On a donc des chances de pouvoir faire rentrer tout le monde", espère la cogérante.
Épaulé par une trentaine de bénévoles, tous cinéphiles, le couple s'est retrouvé frustré de ne plus pouvoir diffuser de films durant cette pause imposée.
Première fermeture aussi longue depuis la création du cinéma
"Le cinéma nous a beaucoup manqué", reconnaît Philippe Caron. "Trois mois de fermeture, c'est pire qu'un sevrage !" Les gens nous demandaient toujours quand est-ce qu'on allait rouvrir. Maintenant on peut leur dire que c'est pour ce vendredi."
"On avait eu une fois une petite fermeture pour des questions de rénovation du bâtiment, mais sinon le cinéma est ouvert depuis 1937, même pendant la guerre de 1939-45, il tournait", rappelle le gérant.
Contrairement à de nombreux exploitants, le cinéma ne s'en sort pas trop mal financièrement. Il n'a eu aucun salaire à verser ni de frais de location de film à payer.
Ce vendredi, les deux gérants espèrent retrouver leur public, aussi impatient qu'eux, avec la projection d'une comédie française.