"Les films de Noël donnent rarement à voir une société progressiste", faut-il dire adieu à ces romances caricaturales ?

Avec leurs histoires d’amour prévisibles et leurs stéréotypes, les films de Noël plaisent autant qu'ils divisent. Si certains les adorent pour leur côté réconfortant, d’autres appellent à plus de diversité et de modernité.

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Il était une fois une jeune femme célibataire qui a horreur de Noël. Mais, un jour, au détour d'une promenade en plein New York ou d'un week-end dans sa ville natale, elle va rencontrer l'homme idéal, aussi beau qu'intelligent.

Puis, en un claquement de doigts, après une promenade en calèche et une dégustation de marrons chauds au marché de Noël, il va lui redonner goût à cette fête. C'est ainsi, qu'ils finiront heureux jusqu'à la fin de leurs jours.

Voilà déjà près de deux mois que des histoires de ce genre crèvent le petit écran. En France, c'est TF1 qui avait ouvert le bal des films de Noël en diffusant Mon conte de fées de Noël dès le lundi 14 octobre. Et, plus d'un million de téléspectateurs avait répondu présent.

Souvent, ils sont considérés comme clichés, voire taxés de niaiseries… Mais qui ne s'est jamais laissé bercer par un de ces longs métrages nord-américains ?

Emmitouflé dans un plaid, biscuit dans une main et chocolat chaud dans l'autre…

Depuis une semaine, Aurélie et son fils de 11 ans sont à l'affût de nouveaux films de Noël à se mettre sous la dent. Pendant quelques jours, ils en mangeaient à la sauce romantisme. Le genre d'histoire où l'on connaît la fin dès les premières minutes.

"Mais hier, on a dit stop. On voulait voir autres choses que ces histoires d'amours qui nous racontent toujours la même chose", lance-t-elle. Alors, ni une ni deux, ils se sont promenés de plateforme de vidéos à la demande (VOD) en plateforme.

Tous deux en quête de films contant l'esprit de Noël sans qu'une femme et un homme ne tombent nécessairement amoureux à la fin.

Se défaire de l'algorithme

Aurélie assure que la recherche ne fut pas longue. En quelques clics, elle dit être tombée sur une multitude de longs-métrages aux intrigues différentes. Du Grinch, qui trace l'histoire d'un grincheux cynique partie en mission pour voler Noël, à Santa & Cie, la comédie fantastique écrite et réalisée par Alain Chabat en 2017 :

"Sur les plateformes, tout est une question d'algorithme", précise celle qui est également directrice de l'association Cannes Cinéma. Pour elle, plus l'on regarde des films de Noël romantiques, plus les plateformes de VOD en proposent des similaires.

Elle poursuit : "On a le droit d'aimer tout ce que l'on a envie d'aimer et la diversité des plateformes nous permet d'avoir accès à tout un tas de films différents, sans nous enfermer dans une catégorie si l'on joue un peu avec l'algorithme."

On ne peut que constater l’affligeant monopole des normes hétérosexuelles dans les films de Noël.

Marie, présidente de l’association Les Culottées.

Mais encore faut-il avoir accès à ces plateformes. Parce que, sur les écrans de télévision classiques, la mode semble être restée aux intrigues romantiques, dont l'image finale est celle d'un homme embrassant une femme, sur fond de paysages enneigés.

C'est en tout cas le constat que dresse l’association Les Culottées. "La moindre exception devient un véritable évènement dans la communauté LGBT, mais est hélas confinée à celle-ci et reste ignorée du grand public" se désole ainsi Marie, la présidente.

Une madeleine de Proust vieillissante

Un avis partagé par Amérlie Amilhau, psychologue à Nice :"beaucoup de films de Noël sont effectivement nourris de stéréotypes de genres. Par exemple, les femmes sont toujours très fines et les hommes musclés."

Elle assure toutefois que ces longs-métrages de fin d'année sont souvent "des madeleines de Proust" pour ceux qui les regardent. "Ce sont des films dont on connaît déjà la fin, on a toujours une impression de déjà-vu. Cela crée de la nostalgie positive. Un film de Noël en rappelle toujours une autre, et c'est très réconfortant", estime la psychologue.

Amélie Amilhau reconnaît néanmoins que cette madeleine commence un peu à prendre la poussière : "Ces histoires donnent rarement à voir une société moderne et progressiste. Souvent, on y voit les femmes abandonner leur carrière professionnelle au profit de l'amour et, les personnages homosexuels, sont régulièrement caricaturés et réduit au rôle du meilleur ami."

On aime regarder des histoires d'amours parce que l'attachement est un des besoins primaires de l'être humain.

Amérlie Amilhau, psychologue à Nice.

Malgré tout, ces films, aussi clichés soient-ils, connaissent toujours plus de succès auprès du grand public. Ainsi, depuis dix ans, leur diffusion démarre un peu plus tôt chaque année.

Elle soutient également que tout n'est pas à jeter dans ces histoires l'eau de rose :"Ce sont des intrigues qui prônent aussi des valeurs de solidarité et de lien. Et ça, ça ne peut pas faire de mal".

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