Le dernier Macumba de France est à Englos. Jeanne Blanquart revient sur la saga de ces boîtes de nuit françaises qui ont fait danser des millions d'européens depuis 1972. Des yéyés à la techno en passant par le disco et les golden eighties, le temps passe mais la fête reste. Vous avez le droit de danser devant votre écran.
Le dernier Macumba, c'est l'antidote parfait à la grisaille....et au temps pourri qui assombri le ciel des Hauts-de-France ces dernières semaines.
C'est une dose de nostalgie positive - celle qui invoque les bons souvenirs, celle qui booste l'humeur pour tenir jusqu'aux vacances, l'été, les soirées campings, les apéros et le barbecue avant une virée sur un dancefloor.
Le dernier Macumba, c'est une success story à la française, une french réussite
Celle de deux beaux-frères qui ramènent d'Oran le nom d'un club de plage où ils aimaient oublier la guerre d'Algérie : Macumba. De retour en France, le duo gardera le nom et le goût de la fête. Après l'ouverture d'un premier lieu hybride qui mélange loisirs (piscines et terrains de tennis), restauration et dancing - où ils rencontrent le troisième larron de la bande - ils croisent la route d'un jeune architecte. Ils ont tous un talent, du culot, et une vision. En 1973, dans un champ de Mérignac (33), une boîte de nuit ronde en béton surgit des champs en moins de 3 mois. C'est le début d'un empire.
Le dernier Macumba, c'est la rondeur design des années 70
Souvenez-vous du fauteuil-oeuf, du palais-bulle de Pierre Cardin, des lits ronds, des piscines tournesols. A cette époque, tout est rond dans notre vie. Mais aucun night-club ne l'était jusqu'aux plans de Michel Pétuaud-Létang, l'architecte du Macumba.
L'intérieur du Macumba est entièrement dessiné dans cette optique de douceur. Aucun risque de se cogner sur un coin de table dans un Macumba ! La cabine du DJ en forme de hamburger devient aussi mythique que le fauteuil oeuf.
Même si vous n'avez jamais mis les pieds au Macumba, vous connaissez cette image.
Le phénoménal succés remporté par le premier Macumba de Mérignac incite ses créateurs à renouveler l'aventure.
En 1975, Englos est un bourg champêtre à 5 km de Lille. L'énorme zone commerciale n'existe pas encore. Monsieur Mulliez y a bien ouvert un magasin Auchan mais ils loue volontiers une parcelle à Henry, Jean et André. Rebelote. En 3 mois, le Macumba d'Englos jaillit comme un champignon en 1975.
Quelques mois plus tard il devient une décor prépondérant du film d'Henri Verneuil Le Corps de mon ennemi.
Après Un singe en hiver, Week-end à Zuydecoote, Peur sur la ville, 100 000 dollars au soleil et Le casse, le duo Verneuil/Belmondo signe un nouveau succès au box-office avec cette histoire sombre entièrement tournée dans le nord.
Plus qu'un décor, le Macumba, alors rebaptisé "le number one" pour les besoins du scénario, est un personnage à part entière où évoluent Bébel au top de sont talent, Nicole Garcia, Marie-France Pisier et Bernard Blier.
Le dernier Macumba, c'est une chanson
Comment est né ce refrain ? Réponse avec Jean-Pierre Mader himself.
Le dernier Macumba, c'est celui d'Englos
Il a survécu à 5 décennies, connu la fièvre du samedi soir, les danseuses topless et le boules à facette, les années 80, la dance, la techno, les bus de clubbeurs lillois emmenés le samedi soir vers la Belgique. Il a supporté des campagnes de dénigrement l'accusant de ringardise, l'interdiction de la cigarette dans les lieux publics et il a survécu à une pandémie mondiale. Pourquoi ? Comment ? C'est toute l'histoire de ce documentaire.
Pour la plupart abandonnés après des reprises hasardeuses, les macumbas - à l'instar des piscines tournesols - restent un terrain d'exploration béni pour les amateurs d'urbex. Quelques mois avant dêtre rasé pour faire place à une concession automobile, le macumba de Mérignac recevait la visite d'Aurélie et Anita.
Enfin, le dernier Macumba, c'est désormais un film
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Macumba sans jamais oser le demander.
Le dernier Macumba - Un documentaire signé Jeanne Blanquart
A voir jeudi 18 mai 2023 à 22h50 sur France 3 Hauts-de-France
En replay jusqu'au 18 juin 2023 dans cet article et sur France.tv
Une co-production Hikari et France Télévisions