La Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) n'a pas validé ce jeudi le budget du LOSC pour la prochaine saison. Le "gendarme financier" a décidé d'un "sursis à statuer dans l’attente d’éléments complémentaires demandés".
Pour le LOSC, c'est un retour presque deux ans en arrière. Alors que la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) avait validé ses comptes sans aucun souci en mai puis en novembre 2019, le "gendarme financier" a décidé cette fois d'un "sursis à statuer" concernant le prochain exercice du club nordiste examiné ce jeudi.
En clair, la DNCG validera le dossier en fonction des "éléments complémentaires" qu'elle a demandés aux dirigeants lillois.
Cette saison, les revenus du LOSC ont été dopés par sa participation à la Ligue des Champions, qui a rapporté entre 30 et 40 millions d'euros supplémentaires. Les Dogues ont aussi bénéficié de la vente record de Nicolas Pépé l'été dernier, cédé pour 80 millions d'euros au club anglais d'Arsenal.
Mais Lille a aussi beaucoup investi sur le marché des transferts en réalisant les deux acquisitions les plus plus chères de son histoire : Yusuf Yazici (17,5 millions d'euros) et Renato Sanches (20 millions d'euros). Sans la Ligue des Champions, l'équilibre financier est-il désormais plus fragile, la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus ayant par ailleurs privé le LOSC de 17 millions d'euros de recettes de droits TV ?
Les derniers chiffres sur la situation financière lilloise remontent à un an. Le LOSC était parvenu, au 31 juillet 2019, à présenter des comptes à l'équilibre, mais avec un endettement encore important (128 millions d'euros de dette financière) et des capitaux propres négatifs malgré la recapitalisation effectuée en janvier 2019.
On sait également que d'importantes échéances financières attendent Gerard Lopez à l'issue de la prochaine saison. Selon le Financial Times, c'est en août 2021 qu'il doit avoir remboursé au fonds spéculatif Elliott Management les 140 millions de dollars empruntés par l'intermédiaire de sa holding luxembourgeoise Lux Royalty.
En janvier dernier, l'actionnaire majoritaire du LOSC disait avoir déjà remboursé 80 millions d'euros à deux de ses créanciers : Elliott mais aussi la banque américaine JPMorgan.
Fin 2017, quelques mois seulement après son rachat par Gerard Lopez, le LOSC avait été interdit de recrutement par la DNCG et rétrogradé en Ligue 2 à titre conservatoire, en raison de sa situation financière. L'instance avait ensuite levé cette interdiction mais avait imposé aux Dogues un encadrement de la masse salariale et des indemnités de transfert pour la saison 2018-2019.
Selon RMC, les dirigeants lillois devraient repasser devant le "gendarme financier" vers la mi-juillet. D'ici là, certaines ventes de joueurs - notamment celles du buteur nigérian Victor Osimhen et du défenseur brésilien Gabriel - auront sûrement été conclues. De quoi rassurer définitivement la DNCG ?
En tout cas, ce "sursis à statuer" n'a pas empêché les Dogues de présenter ce jeudi leurs trois premières recrues de l'été : l'attaquant français Isaac Lihadji (18 ans), formé à l'Olympique de Marseille, qui signe avec le LOSC son premier contrat pro ; Usman Simbokali (19 ans), autre attaquant français formé à Angers ; et le milieu de terrain angolais Osvaldo Capemba "Capita" (18 ans), en provenance du CD Trofense (3e division portugaise).