Interrogé par le Financial Times, Gerard Lopez, président et propriétaire du LOSC, annonce avoir déjà remboursé 80 millions d'euros à ses créanciers, le fonds spéculatif Elliott Management et la banque JPMorgan, qui lui ont permis de financer les activités du club nordiste.
Ce vendredi, le Financial Times, prestigieux quotidien financier et économique britannique, se penche sur le modèle économique du LOSC et ses relations avec le célèbre et redouté fonds spéculatif américain Elliott Management qui gère plus de 38 milliards de dollars d'actifs dans le monde. Si personne chez Elliott n'a souhaité répondre à nos confrères, Gerard Lopez leur a accordé en revanche un entretien.
How will Lille owner Gerard Lopez pay back a $140m debt owned to the world's most feared hedge fund Elliot Management and avoid the fate of AC Milan? Have one of the world's best player trading business model. Can it succeed? In @FT https://t.co/fQYzzcKw9W
— Murad Ahmed (@muradahmed) January 10, 2020
Selon le Financial Times, Gerard Lopez a emprunté 140 millions de dollars à Elliott Management (un peu moins de 130 millions d'euros au taux de change actuel) à un taux d'intérêt "à deux chiffres".
Echéance en août 2021
Cet emprunt a été contracté en 2018, c'est-à-dire après la saison 2017-2018 catastrophique qui avait vu le LOSC frôler la relégation et être interdit de recrutement par la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG). Il doit être remboursé en août 2021.
"Ils ont financé ce club pour démarrer un processus d'investissement dans des joueurs, créer de la valeur, vendre certains de ces joueurs et garder les autres pour faire grandir le club", explique le propriétaire du LOSC au quotidien économique britannique.
Gerard Lopez affirme que 80 millions d'euros d'emprunts ont déjà été remboursés à ce stade. Mais ce montant ne concerne pas seulement Elliott Management. Il englobe aussi des sommes remboursées à un autre créancier, la banque d'investissement américaine JPMorgan, qui avait racheté 50 à 60 millions de dettes détenues par Elliott à l'été 2018.
JPMorgan fait office de "senior lender", c'est-à-dire de créancier prioritaire. En clair, la banque doit être remboursée avant le fonds spéculatif.
Les ventes de joueurs vont continuer
A l'évidence, le LOSC va donc devoir générer beaucoup de cash ces vingt prochains mois pour permettre à Gerard Lopez de tenir ses engagements auprès de ses créanciers. En continuant de vendre ses meilleurs joueurs, si possible très cher, comme ce fut le cas l'été dernier avec Nicolas Pépé, cédé au club anglais d'Arsenal pour 80 millions d'euros.
Mais Gerard Lopez se montre confiant. "Vous dire que nous sommes le meilleur club du monde dans le trading joueurs ne serait pas très loin de la vérité", se félicite-t-il dans le Financial Times. "Si nous ne sommes pas les meilleurs, nous sommes probablement dans le top 3, 4 ou 5". Selon le président lillois, le LOSC affiche une balance net des transferts de 200 millions d'euros sur ces deux dernières années. Et une balance net des transferts de 30 millions sufffirait chaque saison pour être à l'équilibre, même si le club ne se qualifie pas pour une Coupe d'Europe.
Et pour le patron des Dogues, pas question de sacrifier la performance sportive. "Sans succès sportif, il aurait été impossible de faire ce qu'on a fait", insiste Gerard Lopez.
Le président lillois rappelle au quotidien britannique que c'est lui désormais qui est garant des emprunts contractés et non le LOSC lui-même, dont les dettes ont été effacées l'an dernier pour être transférées vers ses holdings.