La situation sportive très difficile du LOSC a poussé son président Gérard Lopez a réagir en suspendant son entraîneur Marcelo Bielsa
Travaux d'envergure au Domaine de Luchin, recrutement sur-mesure très coûteux, communication verrouillée : Lille s'est mis dans le mur en faisant tout pour satisfaire Marcelo Bielsa, qui a finalement été mis à pied mercredi.
Le président du LOSC Gerard Lopez, principal soutien du technicien argentin surnommé "El Loco" qu'il a fait venir dans le Nord, a donc fini par trancher pour sortir de l'ornière son club qui pointe à une inquiétante 19e place en Ligue 1.
"Le président était le plus grand défenseur de Bielsa, mais là il y avait un club dans le club. Il avait perdu tout le soutien en interne et même les joueurs l'ont lâché lundi à Amiens. Il y a eu une cassure. Le dirigeant a pris une décision inévitable, même si elle meurtrit le fan qu'il est", a expliqué une source proche du club jeudi à l'AFP.
La mise à pied de l'entraîneur, qui était encore présent dans son bureau de Luchin mercredi, n'a visiblement rien à voir avec un éventuel voyage au Chili pour venir au chevet d'un proche, son ancien adjoint Luis Maria Bonini, décédé jeudi dans la matinée, selon l'hôpital où il avait été admis.
Elle semble plutôt intervenir dans un contexte où le dialogue n'était plus possible entre l'entraîneur et ses dirigeants.
Manque de dialogue
Bielsa, connu pour son caractère entier, s'est enfermé dans son mutisme et s'est isolé du reste du club."Cette décision n'a aucun rapport de près ou de loin avec le recrutement et Luis Campos (conseiller du président, officieux directeur sportif). Bielsa ne s'est jamais plaint du travail du Portugais dans la recherche de joueurs car il n'a fait que lui donner les joueurs qu'il voulait", a précisé cette source.
A force de refuser le dialogue et s'entêter dans des choix sportifs hasardeux, il a perdu le soutien du vestiaire qui était pourtant très désireux de travailler avec lui en début de saison.
Le système en 3-3-3-1, jamais vraiment intégré par les joueurs, et le fait d'obliger certains d'entre eux à jouer à un poste qui n'était pas le leur, a précipité les Dogues dans les bas-fonds du classement.
Avec seulement 3 victoires en 13 matches et une place d'avant-dernier, synonyme de relégation, le LOSC est bien loin du "Top 5", l'objectif fixé en début de saison par le président Lopez.
Ce dernier avait pourtant sorti le chéquier pour satisfaire aux exigences d'"El Loco" durant le mercato estival. Avec près de 70 millions d'euros dépensés, Lille semblait armé pour bien figurer en Ligue 1.
Solution interne
Mais avec un effectif renouvelé à 90% et le manque d'expérience criant de l'équipe, le jeu pratiqué n'a pas été à la hauteur des attentes, malgré un succès prometteur face à Nantes (3-0) en ouverture de la saison. Il a ainsi fallu attendre trois mois et un déplacement sur la pelouse du dernier, Metz, pour que le LOSC connaisse un deuxième succès (3-0) début novembre.Même si le club a connu un léger mieux en enchaînant face à Saint-Etienne (3-1) un deuxième succès consécutif vendredi, il a replongé lundi à Amiens (3-0). Psychologiquement, les joueurs ont semblé baisser les bras sur la pelouse du promu. C'est cela qui a précipité la chute de Bielsa, que Lopez ne pouvait pas défendre indéfiniment envers et contre tous.
Le LOSC se trouve désormais face à un défi de taille : trouver un entraîneur capable de redresser la barre rapidement. Pour les prochains matches et notamment dès samedi à Montpellier, c'est une solution en interne qui va être prise pour assurer l'intérim.
Le club, qui n'organisera pas la traditionnelle conférence de presse d'avant-match prévue initialement à 18h00 jeudi, n'annoncera pas le nom du successeur d'"El Loco" avant mi-décembre selon une source proche du dossier.
S'il n'y a donc pas urgence à s'occuper du banc lillois, sur le terrain, les joueurs vont, eux, devoir rebondir vite.