Six mois après l'arrivée de Marcelo Bielsa, le LOSC inspire un sentiment de gâchis, que même une victoire face à Nice mercredi (20h50) ne saurait atténuer: "El Loco" a été écarté, l'équipe végète à la 18e place et le club est interdit de recrutement, preuve de sa santé financière fragile.
Moins d'un an après le rachat du club nordiste par l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois Gérard Lopez, les perspectives ne sont pas réjouissantes dans la capitale des Flandres alors que l'objectif affiché en début de saison était de finir "dans le Top 5".
Malgré les quelque 70 millions d'euros dépensés l'été dernier pour se renforcer sur le marché des transferts, Lille n'arrive pas à décoller. Et la colère gronde chez les supporters, patients jusque-là. Mardi ils ont publié un communiqué commun, fait extrêmement rare, pour dénoncer la situation actuelle.
"Tous les supporters lillois s'unissent pour exprimer leur souffrance et leur désarroi devant le spectacle pitoyable délivré par ses joueurs et ses dirigeants depuis six mois", écrivent-ils.
Grève des encouragements
"Le LOSC est devenu la risée du monde footballistique en un temps record. Monsieur Lopez et ses acolytes sont en train de salir notre club, son histoire et ses valeurs", accusent-ils.Les supporters ont ainsi décidé d'une grève des encouragements durant les 15 premières minutes du match Lille-Nice mercredi "afin de montrer leur mécontentement et leur exaspération".
Le capitaine nordiste Ibrahim Amadou rejette le terme fiasco et tient à nuancer. "Avec l'équipe qu'on a, on se dit qu'on ne peut pas être à cette place-là. Des équipes de première moitié de tableau n'ont pas forcement un effectif meilleur que le nôtre mais ils sont soudés, jouent tous ensemble, ce qu'on n'arrive pas à faire, c'est pourquoi on est en difficultés", explique le milieu défensif.
Le LOSC a en tout cas réalisé deux matches catastrophiques en moins d'un mois, à Montpellier (3-0), juste après la mise à l'écart de Bielsa, puis samedi à Dijon (3-0), chez un concurrent direct pour le maintien.
Réaction d'orgueil attendue
"Dès qu'on a pris le premier but, on a baissé la tête, on a vu une équipe vite résignée. Ce qu'on a montré n'est pas digne d'une équipe du LOSC. A domicile on devra se racheter vis-à-vis des supporters. Il faut une réaction d'orgueil vis-à-vis de ceux qui viendront (au stade) mercredi", souligne Fernando Da Cruz, l'un des quatre membres du staff technique provisoire... qui pourrait finalement rester en place après la trêve."Mentalement on est touché par rapport aux résultats, reconnaît Amadou. Il faut vite se remettre en question." Mais la mission rebond s'annonce difficile face aux Aiglons, qui ont eux réussi à relever la tête et à remonter à la sixième place après un début de saison difficile.
Les joueurs de Lucien Favre, qui se sont imposés aux tirs au but au Stade Pierre-Mauroy mercredi dernier en coupe de la Ligue, reste sur quatre succès consécutifs en championnat et partiront favoris, malgré l'absence de l'attaquant italien Mario Balotelli, qui avait marqué lors des cinq dernières rencontres.
Le LOSC, qui ne pourra pas se renforcer en janvier, regarde lui plus derrière que devant et se prépare déjà à jouer le maintien, indépendamment de ce dernier match de l'année.
"Je pense qu'on a les qualités pour s'en sortir, estime Amadou. On n'avait pas un groupe programmé pour jouer le maintien mais là on est dans une situation où on doit jouer le maintien. Je sais que certains peuvent le jouer." Pas tous visiblement, ce qui est plutôt inquiétant...