Lycée musulman Averroès : un "deux poids, deux mesures" dénoncé devant la justice

L'avocat du lycée a contesté devant le tribunal administratif de Lille la décision de l'ancien préfet du Nord de rompre le contrat entre l'Etat et l'établissement scolaire dès la rentrée prochaine.

Plus de subventions publiques dès septembre 2024. Synonyme de fermeture pour le Lycée musulman Averroès de Lille, selon la direction. La décision a été prise le 7 décembre dernier par Georges-François Leclerc, alors préfet du Nord. En cause : "des manques administratifs" de la part du groupe scolaire. Un groupe lié, selon le représentant actuel de l'Etat, à la mouvance des Frères musulmans et aux Musulmans de France.

Devant le tribunal administratif, l'avocat de la préfecture a rappelé ce mercredi l'adhésion du lycée à "des doctrines manifestement contraires aux valeurs que doit véhiculer l'enseignement privé sous contrat d'association". 
François Pinatel rappelle également qu'une inspection de 2015 "avait pointé" des "sources d'inquiétudes" : les "ambivalences de l'établissement" et "l'omniprésence" du religieux.

Deux vitesses

Des inspections à deux vitesses pour le directeur de l'ensemble scolaire : "quand on regarde les rapports de l'inspection générale sur certains établissements et sur le nôtre, il n'y a pas photo", confie Eric Dufour à l'AFP. 

Quand j'entends parler de cours non-mixtes, d'instruction religieuse obligatoire, c'est le contraire à Averroès

Eric Dufour, directeur du lycée Averroès

AFP

Stanislas

Faux répondent les défenseurs de l'enseignement à Averroès. L'avocat dénonce "un détournement de pouvoir manifeste", "une mesure de police administrative qui vise davantage l'identité de l'établissement et ce qu'il porte". "Un deux poids deux mesures", comme une référence à peine voilée à la récente polémique "Stanislas".

Le lycée catholique a récemment été épinglé dans un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale relatant des "dérives". 

La justice administrative de Lille, saisie en référé-suspension, a mis sa décision en délibéré. "Nous allons prendre le temps", prévient le président du tribunal. "Je ne peux pas vous dire quel jour nous allons rendre notre décision".

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