Plusieurs dizaines d'agents hospitaliers sortent par roulement devant l'hôpital de Maubeuge pour répondre présents à l'appel à la grève de la CGT. En cause les conditions de travail et le manque d'effectif, notamment depuis le déménagement de l'ancien hôpital dans des nouveaux locaux en octobre 2021.
"On applique des directives nationales sans prendre en compte la spécificité de notre bassin de vie où les indicateurs sont dans le rouge. Conséquence, les effectifs sont insuffisants, on court d'un patient à l'autre, on court après le temps, les journées sont harassantes, on passe à deux doigts de l'erreur. On estime par exemple qu'on manque d'une trentaine d'infirmiers. Malgré nos alertes, la direction reste sourde et répond qu'on n'a pas besoin d'être attractifs. Du coup, les personnels qui voient que leurs carrières n'avancent pas partent en Belgique, en libéral ou à l'hôpital d'Hautmont", explique Guillaume Rosey, représentant CGT de l'hôpital de Maubeuge.
Mais ce qu'on ne comprend pas c'est que la DRH refuse des candidatures
Mary Génard, représentante CFDT à l'hôpital de Maubeuge
Si l'appel à la grève émane de la CGT, tous les syndicats (CGT CFDT, FO, Unsa) soutiennent le mouvement de grève assure Mary Génard, responsable CFDT. "Depuis le déménagement de l'hôpital en octobre 2021 on a perdu plusieurs dizaines de lits. Conséquence : moins de personnel. Et l'été dernier, on a dû supprimer des lits pour cause de manque de personnel. C'est un cercle vicieux. Mais ce qu'on ne comprend pas c'est que la DRH refuse des candidatures".
Concernant la revendication principale de la CGT, écoutez plutôt Guillaume Rosey, représentant syndical CGT au micro de Laurie Colinet et Bertrand Théry.
Une manifestation le 15 octobre
La direction a répondu par écrit de la manière suivante : "la CGT évoque la suppression de 30 postes au centre hospitalier de Maubeuge impactant la qualité du service et du travail. Cette information est erronée car elle concerne uniquement l’arrêt des CDD recrutés, dès le départ, pour des renforts estivaux et en remplacement d’arrêts maladie. Dès lors que ces derniers retrouvent leur poste, les CDD ne sont effectivement pas reconduits. Conscient de la mobilisation des personnels, notamment depuis le début de la crise COVID, l’établissement applique d’ailleurs une politique de remplacement 1 pour 1 (...). A noter également que même lorsqu’un service voit son activité et son capacitaire diminué, il a été fait le choix de ne pas réduire le cadre de fonctionnement pour autant, ce qui permet entre-autres, d’accorder les demandes de remplacements dans d’autres services".
Le 15 octobre, une grosse manifestation devrait avoir lieu à l'appel de plusieurs représentants politiques comme Benjamin Saint-Huile, député 3e circonscription du Nord, Bernard Baudoux, maire d'Aulnoye-Aymeries et président de l'agglomération de Maubeuge et Arnaud Decagny, maire de Maubeuge. Elle sera soutenue par les syndicats de l'hôpital. Avec un regret pour Guillaume Rosey, que les alertes depuis 2015-2016 n'ont été entendues que relativement tard, c'est-à-dire à l'occasion du déménagement de l'hôpital.