Menace "d'action violente" contre le procureur général de Douai, les magistrats français expriment leur soutien

Le 30 octobre 2024, les forces de l'ordre interviennent à proximité du domicile de Frédéric Fèvre, procureur général de Douai, alors que des véhicules suspects laissent croire aux prémices d'une agression. Les conférences des premiers présidents de cours d'appels, présidents de tribunaux judiciaires et procureurs de la République lui ont apporté leur soutien.

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"Les faits rapportés dans la presse sont d'une extrême gravité en ce qu'ils menacent notre justice et le fonctionnement démocratique de notre société en visant la personne d'un magistrat qui incarne, au plus haut niveau l'engagement de la justice dans la conduite d'actions contre la criminalité et la délinquance organisées, notamment".

Ces mots forts ont été rédigés par les conférences des premiers présidents de cours d'appels, présidents de tribunaux judiciaires et procureurs de la République pour dénoncer l'agression (finalement avortée) dont le procureur général près la cour d'appel de Douai, Frédéric Fèvre, a été la cible.

Par ce communiqué de presse publié le 6 novembre 2024, ces derniers souhaitent "affirmer leur soutien total à [leur] collègue", saluant par la même occasion "l'action déterminante des forces de police judiciaire qui ont permis de déjouer à temps ce projet criminel".

Des véhicules à proximité de son domicile

D'après des informations publiées dans Le Monde le 5 novembre 2024, quatre individus sont soupçonnés d'avoir "envisagé une « action violente » contre Frédéric Fèvre".

Le journal poursuit qu'en fin de journée, le 30 octobre, "un tuyau parvient aux services de police de Douai." Des "véhicules suspects" ont été signalés aux abords de son domicile, effectuant un "manège étrange". Les forces de l'ordre pensent alors à un repérage avant un possible passage à l'acte. Ils interpellent donc quatre individus, dont trois "totalisent plusieurs mentions au fichier du traitement d'antécédents judiciaires."

Le travail des forces de l'ordre révélera la présence d'armes et d'une quantité importante d'argent liquide à leur domicile. La police judiciaire locale et l'Office central de lutte contre le crime organisé se sont saisis de l'affaire. Les quatre individus ont été incarcérés.

Pour l'instant, difficile de savoir si ces quatre individus planifiaient réellement de s'en prendre à Frédéric Fèvre. Néanmoins, dans le communiqué les magistrats redisent leur "détermination absolue pour combattre par le droit les projets criminels qui, s'ils aboutissaient, menaceraient gravement notre démocratie."

Les magistrats nordistes prennent la parole

Sur les réseaux sociaux, les réactions se multiplient. En témoigne la publication d'Alain Cockenpot, bâtonnier du barreau de Douai, qui s'est exprimé sur X : "Frédéric Fèvre est un grand magistrat d'une très haute qualité intellectuelle. En mon nom personnel et au nom des avocats de Douai je lui apporte mon entier soutien. Aucun magistrat, ni partenaire de justice ne doit être menacé parce qu'il exerce ses fonctions."

Frank Berton, avocat pénaliste au barreau de Lille ajoute que "vouloir s'en prendre à lui est particulièrement minable et honteux", avant de conclure : "tout mon soutien".

Vouloir s'en prendre à lui est particulièrement minable et honteux

Frank Berton

Avocat pénaliste au barreau de Lille

Visiblement, les faits se produisent dans un contexte tendu pour les magistrats. Fréderic Fourtoy, procureur de la République de Douai s'est, lui aussi, exprimé sur son profil X, expliquant avoir été "placé sous protection suite à des menaces - comme d'autres collègues dans cette affaire."

"Après les menaces déjà dirigées contre d'autres magistrats du siège et du parquet dans l'exercice de leurs fonctions, après la terrible attaque contre des agents de l'administration pénitentiaire à Incarville, après les violences criminelles dont sont victimes des policiers et gendarmes, un pas supplémentaire paraît franchi qui appelle à la réaction la plus ferme de l'État pour faire prévaloir notre État de droit", conclut le communiqué.

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